L'Irlande du Nord met fin à trois années de paralysie politique

Mary Lou McDonald
Mary Lou McDonald Tous droits réservés AFP
Tous droits réservés AFP
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Irlande du Nord : unionistes et républicains s'accordent pour former un gouvernement et ainsi mettre fin à trois ans de paralysie politique.

PUBLICITÉ

L'Irlande du Nord s'est dotée d'institutions politiques en ordre de marche samedi, avec la reprise des travaux de l'Assemblée et la désignation d'un gouvernement, après trois ans de paralysie politique dans cette province britannique en première ligne du Brexit.

Au lendemain d'un accord conclu entre unionistes et républicains en vue de rétablir une gouvernance partagée, l'unioniste Arlene Foster a été désignée Première ministre tandis que la républicaine du Sinn Fein Michelle O'Neill a été nommée vice-Première ministre.

"Ces trois dernières années ont été dominées par trop de divisions et de récriminations", a déclaré Mme Foster, qui se trouvait déjà à la tête du gouvernement local lorsque celui-ci avait été emporté en 2017 par un scandale politico-financier. 

"Le vrai travail commence aujourd'hui", a-t-elle poursuivi devant les membres de l'Assemblée. "Les leçons ont été apprises. Il est temps de permettre à l'Irlande d'aller de l'avant."

Sa codirigeante Michelle O'Neill a salué "un moment majeur" pour la politique nord-irlandaise.

Pression du Brexit

Le DUP et le Sinn Fein, principaux partis nord-irlandais, ont validé in extremis vendredi le projet d'accord soutenu par les gouvernements britannique et de la République d'Irlande, visant à rétablir les institutions politiques de la province.

Ces formations doivent se partager la gouvernance en vertu de l'accord de paix du Vendredi saint de 1998, qui a mis un terme aux "Troubles" entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants). Ces violences ont fait près de 3 500 morts en 30 ans.

Après l'échec de plusieurs séries de négociations depuis la chute du gouvernement en 2017, de nouvelles discussions avaient repris mi-décembre, après la victoire des conservateurs de Boris Johnson aux législatives.

L'enjeu était d'autant plus crucial que l'assemblée locale est censée avoir son mot à dire dans les dispositions douanières controversées visant à éviter le retour d'une frontière physique avec la République d'Irlande (membre de l'Union européenne) après la sortie du Royaume-Uni de l'UE le 31 janvier.

"Alors que nous sommes confrontés aux grandes incertitudes du Brexit, il est essentiel de redoubler d'efforts pour développer et reconstruire une économie moderne, compétitive et durable", a estimé Michelle O'Neill.

Après le feu vert du Sinn Fein à l'accord vendredi, la cheffe de ce parti, Mary Lou McDonald, avait salué "un jour historique" en évoquant notamment la reconnaissance officielle de la langue irlandaise. Arlene Foster, dont le parti a perdu du terrain aux élections législatives britanniques de décembre, a elle qualifié le compromis de "juste et équilibré".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

En Irlande, J - 2 avant des législatives à haut risque pour le Premier ministre Leo Varadkar

Boris Johnson en Irlande du Nord pour parler du Brexit

Les premiers vols d'expulsion vers le Rwanda quitteront le Royaume-Uni dans quelques mois