A Bruxelles, Erdogan réclame l'aide des Européens face à la crise syrienne

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Tous droits réservés Virginia Mayo/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
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Par Euronews & AFP
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Alors qu'Ankara a décidé d'ouvrir ses frontières et de laisser passer des milliers de réfugiés vers l'Europe, le président turc est venu exiger la solidarité de l'UE.

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Les dirigeants de l'UE ont exhorté lundi Ankara à respecter les termes d'un accord visant à éloigner les migrants des frontières européennes, lors d'une conversation "franche" avec le président turc Erdogan, venu à Bruxelles réclamer du soutien.

Une certaine tension était visible après la discussion, Recep Tayyip Erdogan ayant notamment choisi de se rendre directement à l'aéroport plutôt que de tenir une conférence de presse avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et celui du Conseil européen, Charles Michel.

"Il est clair que nous avons nos désaccords, mais nous nous sommes parlé franchement (...) C'était une bonne conversation"
Ursula von der Leyen
Présidente de la Commission européenne

Charles Michel a lui appelé la Turquie à "respecter les engagements" issus de l'accord UE-Turquie de mars 2016, qui prévoit que les migrants restent en Turquie, en échange d'une aide financière européenne.

Or, le dirigeant turc, qui demande plus de soutien face à la situation en Syrie, a décidé d'ouvrir ses frontières au passage des migrants et des réfugiés pour faire pression sur les pays européens.

Des milliers de migrants, qui tentent de rejoindre l'Union, sont depuis regroupés à la frontière gréco-turque.

Problèmes d'interprétation

Le président turc, qui avait dit à son arrivée à Bruxelles vouloir "porter les relations entre l'Europe et la Turquie à un niveau bien plus fort", ne s'est pas exprimé après cette rencontre.

R.T.Erdogan et les deux dirigeants européens ont chargé le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, et son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, "de clarifier la mise en oeuvre de l'accord" UE-Turquie "pour être certain" que les deux parties en ont "la même interprétation", a expliqué M. Michel.

"Il est bon que les lignes de communication avec la Turquie restent ouvertes et actives", a pour sa part insisté Mme von der Leyen, pour qui l'accord de 2016 est "toujours en vigueur".

Ankara juge cependant insuffisante l'aide octroyée pour la prise en charge de quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu'elle accueille depuis des années.

Sur 6 milliards d'euros d'aide prévue, 4,7 milliards ont été engagés dont 3,2 milliards ont déjà été décaissés, selon la Commission européenne.

1500 jeunes migrants répartis dans l'UE

Après la crise de 2015-2016 pour laquelle l'UE avait mis en place des solutions temporaires de relocalisation des migrants, la réforme des règles sur l'asile en Europe a calé.

Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé qu'une coalition de pays "volontaires"(dont, outre l'Allemagne, la France, le Portugal, le Luxembourg et la Finlande) de l'UE envisage de prendre en charge jusqu'à 1500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques.

L'offensive du régime syrien, appuyée par Moscou, contre la province d'Idleb (Nord-Ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d'un million de personnes déplacées.

Plus de 1700 d'entre eux sont arrivés sur les îles grecques, venant s'ajouter aux 38000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés.

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