Le coronavirus se propage en Afrique, de nombreux pays suspendent les vols aériens

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Euronews fait un point complet sur la situation liée au coronavirus en Afrique, alors que le nombre de cas ne cesse d'augmenter.

L'Afrique, doit "se préparer au pire" : c'est l'avertissement adressé par l'Organisation mondiale de la santé. Le continent était jusque là relativement épargné par le coronavirus. Ce n'est désormais plus le cas. Euronews fait le point sur l'évolution de la situation, avec le précieux éclairage de Nathalie Wakam, rédactrice en chef à Africanews.

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Plus de trente pays du continent africain recensent désormais des cas de contamination et de plus en plus de gouvernements décident de prendre des mesures très restrictives comme l'interdiction des vols internationaux ou encore la fermeture des écoles ou des lieux de culte.

Si l'on revient en arrière, le 24 février dernier, l'Afrique ne recensait qu'un cas déclaré sur l'ensemble du continent, en Egypte, tandis que l'Europe comptait déjà plus de 160 cas, et l'Asie plus de 140 000.

Puis le virus a commencé à se répandre : au 1er mars 2020, l'Algérie, le Nigéria et l' Egypte recensent chacun un cas.

Presque trois semaines plus tard, le coronavirus s'est répandu sur une majeure partie du continent africain, dans au moins 34 pays. Et ceux qui ont recensés les premiers cas sont aujourd'hui les plus touchés : l'Egypte d'abord, puis l'Afrique du sud, l'Algérie ou encore le Maroc.

On dénombrait ce jeudi matin en tout plus de 600 cas en Afrique et au moins 16 décès.

Mesures restrictives

De nombreux pays ont décidé de suspendre les vols internationaux, totalement ou partiellement : le Maroc l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte ou encore l'Afrique du sud, parmi les pays les plus touchés.

Des vols pour rapatrier les Européens sont néanmoins autorisés. Six vols sont exceptionnellement mis en place à partir de jeudi au départ de Dakar pour les nombreux voyageurs bloqués au Sénégal, a annoncé l'ambassade de France.

Certains interdisent les vols en provenance des foyers de la pandémie, en Europe et au Moyen-Orient. D'autres pays seront sans doute amenés à le faire dans les heures qui viennent.

Certains pays sont allés encore plus loin. Le Sénégal a pris la décision d**'interdire les manifestations publiques, l'annulation des festivités de l'Indépendance et la fermeture des classes.**

Une quinzaine de pays africains ont décidé la fermeture de l'ensemble de leur système éducatif, parmi lesquels l'Egypte, qui recense le plus de cas.

Les autorités religieuses musulmanes ou chrétiennes de plusieurs pays, Sénégal, Burkina, Côte d'Ivoire, ont de leur côté annoncé la suspension des cultes.

Les compétitions sportives et les manifestations culturelles sont également visées par des mesures de restriction, d'interdiction ou de report.

Le Championnat d'Afrique des Nations de football 2020, prévu en avril au Cameroun, est ainsi reporté jusqu'à nouvel ordre.

Les pays africains sont-ils prêts ?

L'avertissement de l'OMS mercredi est tombé comme un coup de semonce pour l'Afrique. Car "les griefs faits à certains gouvernements sont nombreux : lenteurs dans la prise de décisions" notamment, explique Nathalie Wakam, rédactrice en chef à Africanews.

Pour le cas du Cameroun par exemple, certains estiment que "la suspension des vols en provenance des pays touchés par la pandémie aurait dû intervenir plus tôt ou que la réquisition d’établissements pour se préparer à confiner les passagers ne s’est pas faite pas dans les normes", poursuit-elle.

"L’heure est désormais à la réaction, les mesures se sont multipliées ces derniers jours : fermeture des lieux de culte, établissements scolaires, rassemblements restreints, messages de sensibilisation... L’heure n’est certes pas au confinement comme on peut le voir en Europe, mais dans un pays comme le Congo où nous sommes, les autorités ont également décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les vols en provenance des pays décrits comme à haut risque, dès ce jeudi", nous explique encore Nathalie Wakam.

"La question de la prise en charge des cas positifs est bien sur celle qui taraude le plus les esprits, et sur ce planil semble bien que la mise en place de capacités de prises en charge ou des structures temporaires ne soit pas optimale", explique-t-elle. 

"Les restrictions mises en place inquiètent également puisque les équipements de protection sont produits pour la plupart en Europe et en Asie, ce qui fait craindre des ruptures de stock. Les limites des systèmes de santé sur le continent font dire qu'en cas d'aggravation de la situation,un couloir humanitaire pourrait être nécessairepour endiguer la contamination", nous rapporte également Nathalie Wakam d'Africanews.

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"Les pays sont prêts à moitié", expliquait mercredi à euronews Dr Michel Yao, responsable des opérations d’urgence de l’OMS en Afrique."A ce stade-ci les pays ont la capacité de répondre à des cas sporadiques, notamment en matière de détection, de confirmation et d'isolement. Mais là où on pourrait avoir des difficultés, c'est si nous passons à l'étape de contamination massive dans nos communautés, alors les capacités seraient très dépassées, et très peu de pays sont prêts à gérer cette situation", nous a-t-il expliqué.

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