Coronavirus : Internet va-t-il survivre au confinement en Europe ?

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Par Vincent Coste
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Internet va-t-il tenir le coup en Europe ? Face à l'afflux des millions de télétravailleurs confinés à leur domicile, Youtube et Netflix se sont engagés à réduire leur débit pour ne pas altérer le bon fonctionnement du web.

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En Europe, Internet tourne à plein régime, alors que le Vieux Continent est devenu le principal foyer de la pandémie de Covid-19. Face à sa propagation galopante, des millions de personnes sont désormais confinées chez elles, en Italie, en France ou en Espagne. Écoliers, salariés sont ainsi priés de travailler depuis leur domicile. Mais face à cet afflux de télétravailleurs, les infrastructures sont-elles en mesure de tenir et de ne pas s’effondrer ?

Youtube et Netflix en première ligne

Tour à tour, deux des plus grandes entreprises du secteur des nouvelles technologies, Netflix et Youtube viennent de déclarer qu'elles allaient réduire leur débit en Europe afin d'alléger le trafic sur le web. Dans les faits, ces deux compagnies, spécialisées dans les vidéos en ligne, donc grandes pourvoyeuses de bande passante, vont réduire la qualité de leur service.

Ces annonces font suite à des entretiens téléphoniques que des dirigeants de Netflix, Youtube et sa maison mère Google, ont eu ce jeudi soir avec le commissaire européen au Marché intérieur en charge du numérique, Thierry Breton.

Ce dernier avait demandé, plus tôt dans la journée, aux grands acteurs du secteur, aux fournisseurs d'accès, mais aussi aux utilisateurs, d'éviter la saturation des réseaux en mettant en place des mesures et des bonnes pratiques.

Thierry Breton a "chaleureusement" salué l'initiative de deux plateformes de streaming, ajoutant apprécier énormément leur "sens aigu des responsabilités".

Youtube va donc s'engager "à mettre temporairement par défaut tout le trafic en Europe en définition standard", bien que la firme nous a indiqué "n'avoir vu que quelques quelques pics d'utilisation" sur sa plateforme pour le moment. Cette action, prévue dans les pays de l'Union européenne et au Royaume-Uni, va durer 30 jours. Youtube ajoute, selon l'un de ses porte-paroles, que la compagnie continuera "de travailler avec les gouvernements des États membres et les opérateurs de réseaux pour minimiser la pression sur le système". Les utilisateurs pourront toutefois rebasculer en HD s'ils le désirent.

De son coté, Netflix a décidé "à la suite de la discussion entre le commissaire Thierry Breton et Reed Hastings (le PDG de la compagnie, ndlr) et compte tenu des défis extraordinaires soulevés par le coronavirus" de réduire ses débits en Europe pendant 30 jours. La compagnie estime que cette mesure réduira le trafic dû à son service "sur les réseaux européens d'environ 25%", tout en garantissant "une bonne qualité" à ses abonnés.

Le trafic en hausse en France

En France, les principaux fournisseurs d'accès Internet (FAI) ont indiqué avoir observé une hausse du trafic tant sur les box Internet que sur les réseaux mobiles. Selon, le PDG d'Orange, premier FAI de France, le télétravail "multiplié par 7", a mené à un "trafic voix multiplié par 2". La visioconférence a été "multipliée par 2", et "il y a des messageries internet comme WhatsApp dont on estime que le volume a été multiplié par 5", a ajouté Stéphane Richard, le dirigeant de la firme.

Même son de cloche chez Free, second acteur du secteur, qui nous a indiqué que ses réseaux étaient plus sollicités qu'à l'accoutumée. "Le trafic est en effet en hausse", mais, dans la situation actuelle "nous faisons face à ce surcroît charge", nous a confié la compagnie.

L'Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP), nous a, elle, affirmé suivre la situation en collaboration avec tous les FAI français. En outre, cette instance indépendante nous a indiqué "n'avoir pas connaissance de mesures gouvernementales demandant aux entreprises du numérique de réduire les débits".

L'ARCEP, tout en réaffirmant l'importance de la "neutralité du net", a également relayé les bonnes pratiques que l'Organe des régulateurs européens des communications électroniques (BEREC) a encouragé hier, lors d'une déclaration conjointe avec le commissaire Thierry Breton, demandant aux utilisateurs "d'appliquer des paramètres qui réduisent la consommation de données, notamment l'utilisation du Wi-Fi ou la consultation de contenus en faible résolution."

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