L'Arménie déstabilisée : le Premier ministre dénonce une tentative de coup d'Etat

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Par Euronews & AFP
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Nikol Pachinian dénonce une tentative de prise du pouvoir par l'armée. Le principal parti d'opposition demande sa démission.

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"La situation est tendue mais tout le monde est d'accord qu'il ne doit pas y avoir d'affrontements (...) la situation est gérable". Voilà ce que disait ce matin dans son mégaphone le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, à quelque 20 000 de ses partisans réunis dans les rues d'Erevan. Le chef du gouvernement accuse l'Etat major de l'armée de tentative de coup d'Etat.

Il a ordonné à l'armée de "faire son travail". "L'armée ne peut pas prendre part aux processus politiques et doit obéir au peuple et aux autorités élues", a-t-il lancé.

Le ministère arménien de la Défense a dénoncé des "tentatives" inadmissibles de politiser l'armée. "L'armée n'est pas une institution politique et les tentatives de l'impliquer dans des processus politiques sont inacceptables", a souligné le ministère dans un communiqué.

Mercredi, Nikol Pachinian avait limogé Tigran Khatchatrian, l'adjoint du chef d'état-major, déclenchant la colère du commandement militaire qui a en retour réclamé sa démission, jugeant que le Premier ministre n'était "plus en mesure de prendre les décisions qui s'imposent".

De son côté, le principal parti d'opposition, Arménie Prospère, a appelé le Premier ministre à saisir sa "dernière chance" pour un départ du pouvoir sans violences et éviter "une guerre civile".

Réaction russe

Allié traditionnel de l'Arménie, le Kremlin a réagi dans la foulée."Nous suivons la situation en Arménie avec préoccupation (...) et bien entendu nous appelons tout le monde au calme", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Stepan Grygorian, ancien ambassadeur arménien en Russie : "C'est une tentative classique de coup d'État militaire. Vont-ils vraiment passer à l'action ? C'est difficile à dire, le temps le dira, car Nicol Pachinian a appelé ses partisans à venir se rassembler. Le fait est que Nikol Pachinian est le Premier ministre élu, donc tout changement de statut, son arrestation, ce sont bien sûr des actions illégales. Les acteurs externes peuvent jouer un grand rôle à cet égard. Certains peuvent avoir un rôle très dissuasif, d'autres non. Par conséquent, tout est possible, mais j'espère qu'il n'y aura pas de guerre civile."

Nikol Pachinian, qui se voulait ce matin rassurant, sait pourtant que la récente défaite contre l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh pèse très lourd sur son destin politique. Sous pression de l'opposition depuis des semaines, le Premier ministre semble bien loin aujourd'hui de son statut de héros du peuple du printemps 2018.

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