France : les discothèques, les "oubliées" du déconfinement

Archives : une discothèque fermée, le 24 novembre 2020, à Sète dans le sud de la France.
Archives : une discothèque fermée, le 24 novembre 2020, à Sète dans le sud de la France. Tous droits réservés PASCAL GUYOT/AFP
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Par euronews avec AFP
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Pour les exploitants de ces établissements de nuit, l'horizon est bouché car aucune date de réouverture ne leur a été communiquée. Ils espèrent faire entendre leur voix ce mercredi.

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C'est l'effervescence en France. Les premiers clients se pressent en terrasse et les cinémas trépignent avant de projeter les premières bobines après plus de 200 jours de fermeture. Mais en ce 19 mai, deuxième étape du déconfinement, un secteur s'estime "oublié" et victime de "discrimination" : les discothèques.

En effet, l'horizon n'est pas encore dégagé pour le monde la nuit. Ces établissements ne rouvriront pas ce mercredi ou le 9 juin. Le gouvernement a indiqué qu'un "point d'étape" sera fait sur cette question d'ici la fin du mois de juin.

Pour tenter de faire bouger les lignes, après plus de 14 mois de fermeture, des exploitants vont plaider leur cause et faire entendre leur détresse ce mercredi devant le Conseil d'Etat.

Lors d'une audience, à 10h, sera examiné le référé-liberté du principal syndicat de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), demandant que les discothèques soient intégrées "en urgence" au plan de déconfinement rendu public par le gouvernement le 30 avril et puissent rouvrir le 30 juin. La décision est attendue dans quelques jours.

Sur 1 600 discothèques en France, 152 avaient fermé définitivement à fin mars 2021, selon la fédération du secteur.

"Tout ce que l'on propose de faire depuis un an est refusé. Aujourd'hui on propose de s'infliger le pass sanitaire, que seuls les concerts de plus de 1 000 personnes auront, au moins les deux premiers mois, de supprimer les vestiaires, de distribuer du gel hydroalcoolique bien évidemment et éventuellement de porter le masque pour accéder aux toilettes ou pour commander au bar", a déclaré Thierry Fontaine, président de l'Umih Nuit.

"Là on retrouverait, pas une vie normale, mais une discothèque exploitable", a-t-il ajouté, précisant que les professionnels rédigeraient ce mercredi une nouvelle proposition de protocole sanitaire qu'ils enverront au gouvernement.

THOMAS COEX/AFP
Certaines discothèques, comme ici à Paris, ont été "reconverties" en centre de dépistage du Covid-19THOMAS COEX/AFP

Les exploitants d'établissements de nuit estiment être victimes de "discrimination" en étant le seul secteur "à n'avoir aucune date" de reprise d'activité : des concerts-tests pourront se tenir à partir de fin mai, et les mariages reprendront avec des jauges et un couvre-feu à 21h le 9 juin, puis librement à compter du 30 juin.

Interrogation sur la réouverture des clubs échangistes

Certains lieux échangistes, "vont rouvrir avec une demi-jauge le 9 juin et sans restrictions le 30 juin", lorsqu'ils n'ont pas d'activité de danse et sont classés de "type N" comme les restaurants et débits de boissons, tandis que des saunas libertins – dans la même catégorie administrative que les salles de sport – rouvriront aussi le 9 juin, fait valoir le patron de l'Umih Nuit.

"Expliquez-nous comment dans un club échangiste, ou un sauna libertin, on peut respecter les gestes barrières ? Comment, dans un mariage, on peut danser et festoyer, et pas dans une discothèque ?", interroge M. Fontaine.

L'Umih Nuit fait aussi valoir que soirées privées et fêtes clandestines se multiplient, sans sécurité ni contrôle. Sur ce point, plusieurs maires de communes du littoral (La Baule, Royan, Saint-Tropez, etc.) se sont également prononcer pour la réouverture des discothèques, estimant que ces établissements sont des "régulateurs de la vie nocturne".

Le gouvernement a promis un "plan pour les discothèques", afin de les accompagner sur le long terme. Et le ministère de l'Economie indique travailler à l'organisation d'une soirée "test" pour avancer sur les conditions d'une future réouverture.

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