La France semble envisager un retrait militaire du Mali, mais pas du Sahel

Un militaire français de l'opération Barkhane, à Garo au Mali, le 9 juin 2021
Un militaire français de l'opération Barkhane, à Garo au Mali, le 9 juin 2021 Tous droits réservés AP/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP / AP
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Un retrait des forces françaises du Mali est envisagé par Paris et ses partenaires européens, sans toutefois quitter le Sahel.

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La France restera-t-elle engagée militairement au Mali ? Après l'expulsion de l'ambassadeur français à Bamako par la junte au pouvoir, les relations sont plus que tendues entre les deux capitales.

Dans une interview sur France 2 mercredi, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, déplorait le comportement des militaires au pouvoir, dénonçant "des entraves au fonctionnement des forces françaises" et une rupture de la junte "avec la communauté internationale, avec les Nations unies ainsi qu'avec les pays voisins".

Un schéma afghan ?

À propos de l'engagement armé français, le ministre français des Affaires étrangères a dit consulter, réfléchir et agir dans les jours qui viennent "en fonction de la force que nous avons pour combattre le terrorisme avec d'autres" a-t-il déclaré.

Preuve qu'un repli militaire du Mali fait partie des options sur la table, ce jeudi l'ancien ministre français de la Défense, Hervé Morin, suggérait lui aussi cette option, avant que ne se développe un scénario sur le modèle afghan.

"L'opération Barkhane doit être revue de fond en comble et il nous faut probablement nous replier sur le Niger, bâtir un modèle dans lequel nous sommes en capacité d'intervenir en cas d'urgence" a-t-il dit sur l'antenne de Public Sénat.

Berlin veut réévaluer l'engagement européen au Mali

C'est justement au Niger que se trouve la ministre française des armées depuis mercredi. Florence Parly est sur place pour discuter de l'évolution du dispositif militaire français au Sahel et assurer les autorités nigériennes du "soutien infaillible de la France face au péril djihadiste", a déclaré le ministère des Armées dans un communiqué.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a pour sa part jugé mercredi que l'engagement militaire des Européens au Mali devait être réévalué.

"Au vu des dernières mesures prises par le gouvernement malien, nous devons honnêtement nous demander si les conditions pour le succès de notre engagement commun sont toujours réunies. Notre engagement n'est pas une fin en soi", a déclaré Mme Baerbock dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung.

"Nous sommes en étroite concertation avec nos partenaires internationaux et l'Union européenne, notamment la France, sur la manière dont nous allons poursuivre notre engagement sur le terrain", a-t-elle affirmé.

"Nous allons également aborder ces questions primordiales avec le gouvernement malien dans les prochains jours", a-t-elle ajouté.

La secrétaire d'Etat allemande aux Affaires étrangères Katja Keul devait se rendre de son côté jeudi à Bamako pour y rencontrer des représentants du gouvernement malien. L'armée allemande compte quelque 1 500 soldats au Mali.

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