Violences au Sri Lanka : - Deux morts, dont un député qui s'est suicidé - Démission du Premier ministre
Un député du parti au pouvoir au Sri Lanka s'est suicidé après avoir tiré sur des manifestants anti-gouvernementaux en province, a annoncé la police.
Selon la police, le député Amarakeerthi Athukorala a ouvert le feu sur deux personnes qui bloquaient sa voiture et les a grièvement blessées à Nittambuwa, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. Une des deux victimes a succombé à ses blessures, ajouté la police.
"Le député a fui la scène et s'est réfugié dans un bâtiment voisin", a déclaré un responsable de la police à l'AFP par téléphone, "des milliers de personnes ont encerclé le bâtiment et il a ensuite mis fin à ses jours avec son revolver".
Plus tôt lundi, les partisans du gouvernement Rajapaksa avaient détruit les campements et les pancartes des manifestants anti-gouvernementaux érigés devant le Bureau du président Gotabaya Rajapaksa à Colombo depuis le 9 avril.
Ces affrontements ont fait au moins 138 blessés qui ont été hospitalisées, a indiqué un porte-parole de l'hôpital.
Démission du Premier ministre
Autre conséquence de ces violences : la démission du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, frère du président du pays.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et a fait usage de canons à eau après que les partisans du gouvernement eurent franchi les rangs des policiers pour détruire les campements de milliers de manifestants anti-gouvernementaux qui exigent le départ du président.
Un couvre-feu d'une durée indéterminée a été décrété par la police ce lundi à Colombo.
Depuis des mois, l'île de 22 millions d'habitants subit de graves pénuries de produits alimentaires, de carburant et de médicaments.
Cette crise sans précédent, imputée à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays des devises du secteur touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon des économistes.
La population manifeste depuis plusieurs semaines reprochant au président Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, d'avoir précipité le pays dans cette crise, et exige leur démission.
Vendredi, le président Rajapaksa a décrété l'état d'urgence, pour la deuxième fois en cinq semaines, accordant des pouvoirs étendus aux forces de sécurité, les autorisant notamment à arrêter des suspects et à les détenir pendant de longues périodes sans supervision judiciaire. Il autorise également le déploiement de militaires pour maintenir l'ordre, en renfort de la police.