Inflation : la Banque centrale européenne a procédé à une importante hausse des taux d'intérêt

Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort (Allemagne), le 09/03/2022 - Archives
Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort (Allemagne), le 09/03/2022 - Archives Tous droits réservés Michael Probst/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved
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Par euronews avec AFP, AP
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La Banque centrale européenne a procédé à sa plus importante hausse de taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation record et menace de pousser les économies européennes vers la récession.

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Rattrapée par une inflation record et persistante, la Banque centrale européenne (BCE) a accéléré jeudi le resserrement de sa politique monétaire en décidant d'une hausse de ses taux d'intérêt d'une ampleur inédite.

Le Conseil des gouverneurs de l'institution monétaire a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base, une première en deux décennies d'existence - hormis un ajustement technique en 1999.

Servant de référence dans un contexte de liquidités abondantes, le taux sur les dépôts bancaires à la BCE, ramené de -0,5% à 0% en juillet, passe ainsi à 0,75%. 

Les deux autres taux directeurs, celui appliqué aux banques sur les opérations de refinancement sur plusieurs semaines et celui visant la facilité de prêt marginal au jour le jour, passent eux respectivement à 1,25% et 1,50%.

Ces hausses doivent favoriser l'épargne et réduire la consommation, pour abaisser la pression sur les prix.

Signe de la "détermination" de la BCE "face à une inflation extrêmement élevée" qui "dévie" nettement de l'objectif de 2%, la décision sur cette hausse historique a été "unanime", a expliqué sa présidente Christine Lagarde.

Inflation forte pour longtemps

En juillet, la BCE avait eu la main ferme en annonçant par surprise une hausse de 50 points de base, quand 25 points étaient attendus.

Cette première hausse en plus de dix ans est intervenue après une longue période d'argent bon marché qui a permis de stimuler l'économie.

La promesse était alors d'en faire autant en septembre. Mais les prix ont grimpé en août à un niveau record de 9,1% sur un an en zone euro et les nouvelles tensions sur l'approvisionnement en énergie présagent même d'une inflation à deux chiffres à l'automne.

Le recul espéré de prix va donc se faire attendre, comme en témoignent les nouvelles prévisions d'inflation dévoilées jeudi, nettement relevés jusqu'en 2024.

La hausse des prix devrait atteindre 8,1% en 2022, avant de ralentir à 5,5% en 2023 et à 2,3% en 2024.

Malgré la détermination affichée, l'ancienne ministre française a aussi souligné les limites de l'action de l'institution face au choc énergétique qui fait flamber tous les coûts.

La BCE "ne peut forcer une baisse du prix de l'énergie", a-t-elle souligné l'ancienne ministre française.

"Nous ne voyons toujours pas comment la politique monétaire peut faire baisser l'inflation qui est principalement due à des facteurs (externes) liés à l'offre", observent aussi les analystes d'ING.

La Fed en avance

Alors que les taux de la Réserve fédérale américaine se situent déjà entre 2,25 et 2,50% et qu'une hausse de 75 points de base se profile le 21 septembre prochain, le tour de vis historique de la BCE en appelle d'autres, lors des réunions d'octobre et décembre, a prévenu Mme Lagarde.

"Nous sommes encore loin du taux qui aidera à ramener l'inflation à 2%", a-t-elle expliqué, assurant: "Nous allons continuer" les hausses.

Cette séquence agressive risque de renchérir les conditions d'emprunt des pays de la zone euro jugés vulnérables, comme l'Italie.

L'institution de Francfort pourrait devoir dégainer tôt ou tard son nouvel outil, présenté cet été, destiné à tuer dans l'œuf les attaques spéculatives sur la dette.

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