Le maire de Kyiv n'exclut pas un scénario de black-out total dans la capitale

Une femme dans un café de Kyiv, pendant une coupure d'électricité, le 4 novembre 2022, Ukraine
Une femme dans un café de Kyiv, pendant une coupure d'électricité, le 4 novembre 2022, Ukraine Tous droits réservés Andrew Kravchenko/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Alors que 40% des infrastructures énergétiques ukrainiennes ont été détruites par la Russie, le maire de Kyiv n'exclut pas un scénario de black-out total dans sa ville.

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En Ukraine, les coupures d'électricité sont de plus en plus fréquentes, et la capitale n'est pas épargnée. Les missiles et les drones russes visent, depuis plusieurs semaines, les installations électriques du pays, faisant planer la menace d'un black-out complet à Kyiv.

"Nous faisons tout pour que cela ne se produise pas" a déclaré Vitali Klitschko, ce dimanche dans une interview télévisée.

Se préparer

"Mais soyons honnêtes" a poursuivi le maire, "nos ennemis font tout pour que la ville reste sans chauffage, sans électricité et sans eau, et pour que nous mourions tous. C'est ce qu'ils veulent. L'avenir du pays et l'avenir de chacun d'entre nous dépend de notre niveau de préparation à ces situations. Nous devons être prêts" a-t-il dit.

Plus de 4,5 millions d'Ukrainiens étaient sans électricité dimanche soir, la plupart à Kyiv et dans sa région, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne, reconnaissant une situation "très difficile".

La compagnie nationale d'électricité Ukrenergo prévoit un nouveau "déficit énergétique" pour lundi et des coupures tournantes de 06H00 jusqu'au soir. "La consommation devrait être réduite de 30%" pour stabiliser le réseau, a expliqué Ukrenergo.

Kherson, sans eau ni électricité

La ville de Kherson, occupée par l'armée russe dans le sud du pays, était sans eau ni électricité ce dimanche, en raison de frappes dont s'accusent mutuellement Kyiv et Moscou.

"Trois pylônes en béton portant des lignes à haute tension ont été endommagés sur l'axe Berislav-Kakhovka" par une frappe ukrainienne, a affirmé l'administration d'occupation sur Telegram. "Actuellement, il n'y a ni électricité ni eau dans la ville (de Kherson) et dans certains districts de la région", annexée par Moscou fin septembre.

De son côté, le chef de l'administration militaire ukrainienne de la région de Kherson, Yaroslav Yanouchevytch, a déclaré que "l'armée russe a fait exploser des lignes à haute tension" sur une longueur de 1,5 km à Berislav. "Les occupants ont également détruit des lignes à haute tension menant à la ville de Kherson", provoquant des "problèmes d'approvisionnement" pour la ville et d'autres municipalités, selon la même source.

Il s'agit de la première coupure d'électricité et d'eau d'ampleur connue à Kherson, aux mains de l'armée russe depuis le début de son offensive en Ukraine le 24 février. 

Un barrage stratégique

Toujours dimanche, le barrage de Kakhovka, situé à 60 km à vol d'oiseau de Kherson et sous contrôle russe, a été frappé par un missile ukrainien, sans faire de mort ni de blessé, selon les autorités d'occupation russes.

L'état-major ukrainien a assuré de son côté qu'à Kakhovka, "une attaque (ukrainienne) a été menée contre un bâtiment abritant jusqu'à 200 soldats ennemis" et que les Russes "cachent avec précaution les conséquences de cette attaque".

Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, aménagé le long du Dniepr, permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou.

Cité par les agences russes, Rouslan Agaïev, représentant de l'administration installée par Moscou à Nova Kakhovka, le village où est situé cet ouvrage, a assuré que la frappe "n'a pas causé de dégâts critiques".

Le risque de frappes sur cette installation stratégique est brandi depuis octobre par les Ukrainiens et les Russes, qui s'accusent mutuellement de mettre en danger la vie de "milliers" d'habitants dans cette partie de la région où les troupes de Kiev progressent depuis septembre.

Le président ukrainien avait accusé Moscou il y a deux semaines d'avoir "miné le barrage", l'un des plus grands en Ukraine. "_Des mensonge_s", ont réagi les autorités d'occupation russes.

Ces trois derniers jours, les autorités d'occupation russes ont procédé dans les villages autour du site à des "évacuations" de civils face à une "possible attaque au missile" sur le barrage dont la destruction entraînerait "l'inondation de la rive gauche" du Dniepr, selon les autorités locales.

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