Irlande du Nord : 25e anniversaire de l'accord du Vendredi saint

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Par Ken Murray
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L'accord du Vendredi saint, également appelé accord de Belfast célèbre ses 25 ans ce 10 avril 2023. Cet accord historique, s’il a apporté la paix, n'a cependant pas apaisé les tensions.

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L'accord du Vendredi saint célèbre ses 25 ans ce 10 avril. Également connu sous le nom d’accord de Belfast, il avait été signé par les gouvernements britannique et irlandais, et confirmé par des référendums en Irlande et en Irlande du Nord.

Le conflit en Irlande du Nord a fait plus de 3 700 morts et plus de 47 000 blessés entre 1969 et 1998. Selon certains observateurs, cet accord de paix, qui a permis des avancées entre les deux communautés divisées, est l'un des modèles de résolution de conflit les plus respectés au monde.

"Beaucoup de nationalistes et d'unionistes trouvent qu'il y a des choses dans l'accord du Vendredi saint qu'ils n'aiment pas particulièrement, mais au vu d'autres conflits dans d'autres parties du monde, l'obtention d'une paix substantielle dans ce qui semblait être un conflit insoluble, dans ce qui semblait être un de ces conflits qui ne se termineraient tout simplement pas, est une réussite remarquable", analyse Richard English, professeur à l’Université Queens de Belfast.

Peter Morrison/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Une peinture murale sur les portes de la paix à Lanark Way célèbre l'accord du Vendredi saint, dans l'ouest de Belfast, le mercredi 5 avril 2023.Peter Morrison/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.

Tensions 

Pour autant, la génération née en 1998, qui n'a pas connu la violence quotidienne, estime que l'accord de paix ne tient toujours pas ses promesses. Joe O'Donnell, par exemple, longe un mur de la paix spécialement construit à Belfast et qui sépare encore les protestants britanniques de la classe ouvrière des catholiques irlandais voisins. Selon lui, si l'accord du Vendredi saint de 1998 a apporté la paix, il n'a pas apaisé les tensions.

"Je ne pense pas que l'on puisse dire que le processus de paix, 25 ans après, ait donné tous les résultats escomptés. Il n'a probablement pas donné autant que ce que les gens auraient espéré ou attendu après 25 ans", exprime Joe O’Donnell, du Belfast Interface Project.

"J'ai l'impression qu'il y a eu quelques progrès, mais pas encore assez", dit une femme.

"Nous jouissons d'une paix relative et je me sens très privilégiée de vivre cela. Si j'écoute mes parents, ils parlent de moments terribles. Évidemment, le processus politique est une autre question. Le palais de Stormont s'est plus souvent effondré qu'il ne s'est élevé, et je pense que c'est une source de frustration pour les gens d'ici", ajoute un homme.

Ken Murray, Euronews : "Il y a plus de 100 murs de la paix à Belfast qui séparent les catholiques pro-irlandais des protestants pro-britanniques. Le fait même que ces murs existent est la preuve vivante qu'en ce qui concerne la mise en œuvre intégrale de l'accord de paix de 1998, il reste encore beaucoup de travail à faire."

Les tensions sont aussi accentuées par une paralysie politique en Irlande du Nord. Les unionistes bloquent depuis des mois le fonctionnement de l'Assemblée locale. Le parti (DUP) favorable au maintien de la province dans le Royaume-Uni s'oppose à certaines dispositions post-Brexit.

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