Vladimir Poutine reconnaît que son armée manque de munitions de haute précision, d'équipements de communication, et de drones, mais affirme que la contre-offensive de Kiev est un échec, et que l'armée ukrainienne a perdu environ 25% ou peut-être 30% de l'équipement" fourni par les Occidentaux.
Lors d'un rare point presse télévisé avec des correspondants de guerre russes, le président Vladimir Poutine a fait plusieurs déclarations.
Primo, il a reconnu que l'arsenal russe manquait de munitions de haute précision et de drones pour mener son offensive militaire en Ukraine.
Le président russe a aussi admis que la Russie aurait pu être "mieux préparée" aux attaques de drones et d'artillerie sur son territoire à partir de l'Ukraine, tout en proclamant l'échec de la contre-offensive ukrainienne.
"Bien sûr, il est nécessaire de renforcer la frontière (...) Il était possible d'être mieux préparé à cela".
Ces attaques se sont multipliées dernièrement. La région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a été visée ces dernières semaines par plusieurs frappes d'artillerie et de drones, ainsi que par une incursion d'hommes armés.
Pertes catastrophiques pour l'Ukraine
Mais Vladimir Poutine a également affirmé que l'armée ukrainienne subissait des pertes quasiment "catastrophiques" depuis qu'elle a lancé sa contre-offensive sur plusieurs secteurs du front en Ukraine. Et il affirme que "les pertes russes sont dix fois moindre".
Selon le chef du Kremlin, l'Ukraine a lancé cette "contre-offensive à grande échelle, avec l'utilisation de réserves préparées à cette fin", le 4 juin sur "plusieurs" secteurs du front.
Il a cité deux secteurs dans le sud de l'Ukraine et un dans l'est, sans mentionner celui de Bakhmout où les forces ukrainiennes ont aussi fait état d'offensives qui leur ont permis d'avancer de plusieurs centaines de mètres.
"L'ennemi n'a réussi dans aucune de ces zones. Il a subi de lourdes pertes", a poursuivi Vladimir Poutine, affirmant que la moitié de ces pertes ukrainiennes étaient "irréversibles".
Il a assuré que Kiev avait perdu "environ 25 ou peut-être 30% de l'équipement" qui a été fourni à l'Ukraine par les Occidentaux, donnant le chiffre de 160 chars et plus de 360 blindés hors d'usage.
Côté russe, il a admis la perte de 54 chars, "dont certains doivent être restaurés et réparés".
Des données invérifiables de sources indépendantes
La Russie ne communique en outre que très peu sur ses propres pertes, malgré plusieurs retraites depuis le début de son attaque contre son voisin.
Moscou a revendiqué pour la première fois mardi la prise de chars allemands Leopard et de blindés américains Bradley, des véhicules fournis par les Occidentaux pour que Kiev puisse mener sa vaste contre-offensive.
Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a prévenu qu'il ne pourrait remplacer tous les chars fournis par son pays à l'Ukraine et mis hors service.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait de son côté indiqué lundi soir que l'offensive dans le sud et l'est pour libérer des territoires occupés par la Russie était "difficile", mais progressait avec la reprise, selon le ministère de la Défense, de sept villages dans le sud et des avancées aux alentours de Bakhmout (est), ville martyre ravagée par près d'un an de combats.