L'heure du deuil en Ouganda après le massacre perpétré dans un lycée

L'angoisse et la douleur pour les familles dont les enfants n'ont pas encore été identifiés
L'angoisse et la douleur pour les familles dont les enfants n'ont pas encore été identifiés Tous droits réservés AFP
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Par euronews avec agences
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Au moins 41 personnes ont été assassinées, dont une majorité d'adolescents. Le témoignage des rescapés est terrifiant.

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L'heure du deuil en Ouganda après le massacre perpétré vendredi dernier par une milice islamiste dans le lycée Lhubiriha à Mpondwe, près de la frontière avec la République démocratique du Congo (ouest du pays).

Des familles éplorées ont commencé à enterrer les premières victimes tandis que d'autres recherchent toujours désespérément des proches portés disparus après le raid jihadiste qui a fait au moins 41 morts, pour la plupart des élèves, mais également un agent de sécurité et trois autres personnes.

Le président ougandais, Yoweri Museveni, a qualifié dimanche l'attaque d'acte "désespéré et lâche" et a promis d'éliminer les responsables de cet assaut sanglant, le pire de ce type perpétré dans le pays depuis des années.

Le témoignage des rescapés est terrifiant : les victimes ont été attaquées à coup de machettes, abattues par balles ou brûlées vives. "Ils étaient en tenue de camouflage. Ils avaient chacun un marteau, des couteaux, des machettes et un fusil avec des chargeurs", a raconté Elias Kule, un rescapé de 18 ans.

Tests ADN

Dix-sept victimes ont été brûlées au-delà de toute reconnaissance possible lorsque les assaillants ont incendié un dortoir verrouillé dans le lycée, compliquant l'identification des victimes et le décompte des personnes disparues.

Eriphaz Muhindi a déclaré que des tests ADN devaient être réalisés sur ces victimes, un processus qui pourrait prendre un certain temps.

D'autres familles désespérées ont attendu des nouvelles toute la nuit dans le froid devant une morgue à Bwera, une ville proche du lieu de l'attaque.

Les parents, qui ont pu identifier des proches à l'intérieur de la morgue, ont fondu en larmes en recevant leurs corps et les ont emmenés dans des cercueils pour être enterrés.

Le gouvernement a déclaré dimanche qu'il allait apporter son aide dans l'organisation des funérailles, s'engageant à soutenir les blessés.

Des responsables de l'armée et de la police ougandaise ont incriminé des membres des Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste qui a prêté allégeance au groupe Etat islamique.

Les assaillants ont fui vers le parc des Virunga situé en territoire congolais, enlevant également six personnes après leur raid meurtrier, selon l'armée et la police ougandaise qui ont promis de libérer ces otages.

Quinze autres membres de la communauté, dont cinq filles, sont toujours portés disparus, a déclaré Eriphaz Muhindi, président du district de Kasese, qui partage une longue frontière boisée avec la RD Congo.

"Ils vont payer"

L'armée va traquer "ces personnes diaboliques et elles vont payer pour ce qu'elles ont fait", a déclaré samedi la Première dame ougandaise et par ailleurs ministre de l'Education, Janet Museveni.

Mais des questions ont été soulevées sur la façon dont les assaillants ont réussi à déjouer la surveillance dans une région frontalière où règne une forte présence militaire.

Le lycée se trouve à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RD Congo, où les ADF sont actives et sont accusées d'avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990.

Le général de division Dick Olum a déclaré samedi à l'AFP que les services de renseignement ont signalé une présence des ADF dans la région au moins deux jours avant l'attaque, soulignant la nécessité d'ouvrir une enquête.

Selon cet officier, les assaillants avaient des informations détaillées sur l'école.

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L'Ouganda et la RD Congo ont lancé une offensive conjointe en 2021 pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, mais ces opérations n'ont jusqu'à présent pas permis de mettre fin aux attaques du groupe.

L'attaque de vendredi est la plus meurtrière en Ouganda depuis le double attentat commis à Kampala en 2010 qui avait fait 76 morts lors d'un raid revendiqué par le groupe islamiste des shebab, basé en Somalie.

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