L’ex-président sud africain Jacob Zuma s’est présenté en prison ce vendredi matin. Mais en raison d'une loi pour ralentir la surpopulation carcérale, l’homme politique a été libéré aussitôt.
L'ex-président sud-africain Jacob Zuma, 81 ans, s'est présenté brièvement en prison avant d'être relâché aussitôt dans le cadre de remises de peine annoncées le jour même par le gouvernement, une manœuvre qualifiée de "honte absolue" par l'opposition.
L'homme politique, qui avait passé deux mois en 2021 derrière les barreaux pour outrage avant d'être libéré pour raison médicale, devait purger quinze mois de prison.
"Il est arrivé à six heures ce matin et a été admis dans le système" avant d'être "soumis à une procédure de remise de peine" et libéré moins de deux heures plus tard, a-t-il ajouté devant la presse à Pretoria.
Ces remises de peine de "condamnés non-violents" ont été approuvées par le président Cyril Ramaphosa pour soulager la surpopulation carcérale dans le pays, a précisé le ministre de la Justice Ronald Lamola. Elles doivent permettre de libérer plus de 9 000 détenus.
Le mois dernier, la plus haute cour sud-africaine avait réitéré que Jacob Zuma devrait retourner en prison pour finir de purger une peine de quinze mois pour outrage, rejetant un appel qui demandait qu'il en soit épargné.
Une "honte absolue" pour l'opposition
Cette décision "n'a rien à voir avec la surpopulation carcérale, et tout à voir avec le fait d'empêcher Zuma de répondre de ses actes", c'est une "honte absolue", a ajouté l'Alliance démocratique (DA). Elle établit "clairement" que "si vous êtes un membre éminent de l'ANC", au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, "vous ne serez jamais tenu de rendre compte de vos crimes", ajoute le DA.
Jacob Zuma avait été condamné en juin 2021 pour avoir obstinément refusé de répondre à une commission enquêtant sur la corruption d'une ampleur inédite sous sa présidence (2009-2018).
Son incarcération quelques jours plus tard avait déclenché plusieurs jours d'émeutes, faisant plus de 350 morts.
Destitué de la présidence du pays en 2018 pour corruption et encore poursuivi dans plusieurs affaires, M. Zuma a été autrefois le redouté chef des renseignements au temps de l'ANC en exil et de "la lutte" contre l'apartheid.