La FIFA suspend Luis Rubiales pour 90 jours, le temps de l'enquête disciplinaire

Luis Rubiales, le 15 novembre 2022, à Madrid (Espagne).
Luis Rubiales, le 15 novembre 2022, à Madrid (Espagne). Tous droits réservés Paul White/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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La situation de Luis Rubiales se complique sérieusement après la décision de la Fifa de suspendre provisoirement le président de la Fédération espagnole pour avoir embrassé la joueuse Jenni Hermoso sur la bouche, sans son consentement.

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La situation de Luis Rubiales se complique sérieusement après la décision de la Fifa de suspendre provisoirement le président de la Fédération espagnole. Luis Rubiales fait l'objet d'une vague d'indignation internationale pour avoir imposé un baiser à la joueuse Jenni Hermoso, lors de la cérémonie de remise des médailles du Mondial, après la victoire de l'Espagne sur l'Angleterre en finale de la Coupe du monde féminine 2023 à Sydney, en Australie.

La Fifa précise que Rubiales est suspendu 90 jours, le temps que la procédure disciplinaire soit menée et ajoute que les membres de la Fédération espagnole ont interdiction d'entrer en contact avec Jenni Hermoso et ses proches.

Cette annonce fracassante intervient alors que Luis Rubiales a refusé de démissionner de son poste vendredi, assurant que le baiser était "consenti". 

Ce que réfute la joueuse espagnole Jenni Hermoso.

Ce samedi matin, soutenant son Président, la Fédération espagnole de football avait menacé de poursuivre en justice Jenni Hermoso pour mensonge et diffamation, et de poursuivre également les 79 joueuses de football féminin qui avaient signé une lettre dans laquelle elles déclaraient refuser jouer pour leur pays tant que Rubiales resterait à son poste.

Le ministre espagnol des Sports déplore "cet épisode qui donne l'image d'une Espagne machiste", alors que le pays est souvent présenté comme en pointe en matière de luttes contre les violence faites aux femmes.

Il en appelle au Tribunal administratif du sport (TAD) pour juger si les faits reprochés à Luis Rubiales violent les lois du sport. 

"Si le TAD accepte la plainte du gouvernement, nous procéderons immédiatement à la suspension des fonctions de président de la fédération", a-t-il averti.

D'autant que le Conseil supérieur des sports, organe gouvernemental compétent, a aussi demandé la "suspension provisoire" de Rubiales au TAD pour infraction "très grave".

Six membres de l'encadrement de la sélection féminine espagnole de football ont annoncé samedi soir avoir présenté leur démission, laissant le sélectionneur Jorge Vilda sans adjoints.

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, les signataires, dont l'adjointe de Vilda Montse Tomé, affirment "avoir pris la décision de présenter leur démission" à la RFEF et expriment "leur condamnation ferme et catégorique du comportement de Luis Rubiales à l'égard de Jennifer Hermoso".

Autres plaintes

Sur le plan pénal, le patron du foot espagnol fait l'objet de quatre plaintes pour agression sexuelle reçues vendredi par le parquet espagnol, mais aucune ne provient de la joueuse pour l'instant.

Hermoso s'est pour l'instant exprimé dans un premier communiqué du syndicat des joueuses professionnelles espagnoles (Futpro), expliquant qu'elle n'avait "à aucun moment consenti à ce baiser". 

Dans son communiqué, la fédération espagnole de football, qui prend la défense de Rubiales, cite celui de Futpro dans lequel la joueuse affirme : "je n'ai en aucun cas cherché à soulever le président".

La RFEF accompagne sa publication de quatre photos pour montrer que, selon elle, "les pieds du président sont ostensiblement soulevés du sol par l'action de la joueuse" qui précède le baiser. Ce qui prouverait, selon l'instance, la bonne foi de Rubiales, et les "mensonges" d'Hermoso.

La fédération a aussi répondu aux joueuses de l'équipe nationale, qui ont annoncé vendredi qu'elles refusaient de rejouer en sélection sous la direction actuelle de la fédération. Elle rappelle que "la participation à la sélection est une obligation pour toutes les personnes (membres de la fédération) si elles sont appelées par elle".

Multiples réactions

De nombreux sportifs espagnols et internationaux, des joueuses espagnoles Alexia Putellas et Aitana Bonmati à la légende du basket espagnol Pau Gasol, en passant par l'ancien gardien du Real Madrid Iker Casillas ont dénoncé un comportement et des propos "inacceptables".

Samedi, plusieurs joueuses de l'équipe nationale d'Angleterre, finalistes contre l'Espagne, ont même publié un communiqué fustigeant "les actions inacceptables permises par une organisation sexiste et patriarcale".

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Plusieurs clubs, joueurs et entraîneurs de la Liga masculine, dont l'entraîneur du FC Barcelone Xavi Hernandez, ont également condamné le comportement du patron du foot espagnol et apporté leur soutien à Jenni Hermoso.

L'affaire continue d'éclabousser l'image du sport espagnol, alors que le pays est candidat à l'organisation du Mondial masculin de 2030 avec le Portugal et le Maroc, dont l'attribution est prévue à la fin de l'année prochaine.

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