France : des dizaines de milliers de personnes contre "les violences policières et le racisme"

Manifestation parisienne contre les violences policières et le racisme, Paris, 23 septembre 2023
Manifestation parisienne contre les violences policières et le racisme, Paris, 23 septembre 2023 Tous droits réservés BERTRAND GUAY/AFP or licensors
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Par Euronews
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Les manifestations étaient pacifiques pour la plupart, seulement 6 personnes ont été interpellées dans tout le pays.

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"Faire bloc contre les violences et le racisme" : c’était le mot d’ordre de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté samedi dans toute la France "contre les violences policières".

Selon le ministère de l'Intérieur, 31.300 personnes ont manifesté à travers tout le pays (dont 9.000 à Paris), alors que la CGT et La France Insoumise affirment qu'environ 80.000 personnes (dont 15.000 à Paris), sont descendues dans les rues.

Ces deux organisations appelaient à la mobilisation au côté de dizaines d'organisations, dont des collectifs de quartiers populaires, des ONG (Attac, Dernière rénovation, les Amis de la Terre...), des partis comme le NPA et EELV - mais ni le PS, ni le PCF - ainsi que les syndicats FSU et Solidaires.

Dans la capitale, après un départ dans le calme vers 15h depuis la gare du Nord, un pré-cortège de centaines d'individus cagoulés s'est constitué, dégradant les vitrines d'agences bancaires et caillassant une voiture de police, selon l'AFP.

Au total, six personnes ont été interpellées dans toute la France, a indiqué le ministère de l'Intérieur, selon un bilan communiqué à 19h.

"La vérité pour Othmane, Alassane, Mahmadou et Adama"

Au départ de la manifestation, de nombreuses familles rassemblées dans une "coordination nationale contre les violences policières" réclamaient la vérité pour "Othmane", "Alassane", ou "Mahamadou" .

"On vient se battre pour mon frère, l'homme qui l'a tué, un octogénaire ancien militaire, a été remis en liberté", affirme Hawa Cissé, 21 ans, sœur de Mahamadou Cissé, tué d'un coup de fusil en décembre 2022 à Charleville-Mézières (Ardennes).

La foule rassemblée scandait "Police partout, justice nulle part", "Pas de justice, pas de paix" ou encore "Justice pour Nahel".

Le décès il y a trois mois de cet adolescent de 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre, avait déclenché une vague d'émeutes dans tout le pays.

Les manifestants, de tous âges, brandissaient des pancartes proclamant "Stop aux violences d'Etat", "Ni oubli ni pardon", ou encore "La loi tue", avec une statue figurant la justice aux yeux barrés de rouge, critiquant l'article 435-1 du code de sécurité intérieure, qui élargit la possibilité pour les forces de l'ordre de tirer en cas de refus d'obtempérer.

Plusieurs élus de LFI étaient présents, à l'instar de Mathilde Panot. Cette manifestation "n'est certainement pas ce que dit le ministre de l'Intérieur, c'est-à-dire une marche anti-police, mais une marche de défense de la République", a affirmé la députée.

Gérald Darmanin a adressé vendredi une lettre de soutien aux policiers et gendarmes et appelé les préfets à prendre un arrêté d'interdiction si nécessaire et signaler les messages "porteurs de slogans insultants et outrageants à l'endroit des institutions de la République, de la police et de la gendarmerie susceptibles de tomber sous le coup de la loi".

Le ministère de l'Intérieur avait mobilisé 30 000 policiers et gendarmes sur l'ensemble du territoire.

Dans d'autres villes, le mot d'ordre des organisateurs "contre le racisme systémique, les violences policières et pour les libertés publiques" a rassemblé quelques dizaines à quelques centaines de personnes, sans incident notable.

Entre Villeurbanne et Lyon, 1 700 personnes, selon la préfecture, ont défilé derrière banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire "En deuil et en colère", "Touchez pas à nos enfants", dans un cortège globalement calme, émaillé seulement par une poignée de dégradations.

"Pour les libertés publiques", "À bas l'État policier", "Je kiffe la police qui protège et pas du tout celle qui tabasse", pouvait-on lire sur des pancartes à Saint-Etienne, où environ 220 personnes ont manifesté, selon la police.

Sources additionnelles • AFP, AP

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