Des enquêteurs de l’ONU sont attendus à Groza après les frappes russes meurtrières dans l'Est de l'Ukraine, alors que Kyiv craint une multiplication des attaques des infrastructures civiles à l’approche de l’hiver. L'objectif de Moscou est de détruire le réseau électrique affirme Kyiv.
Un groupe d'enquêteurs de l'ONU est attendu ce week-end dans le village ukrainien de Groza. Ici, un missile russe a semé la mort : au moins 52 personnes ont été tuées jeudi, sur moins de 300 habitants.
En attendant l’arrivée des enquêteurs, la coordinatrice humanitaire pour l'Ukraine, Denise Brown, qui dirige une mission inter-agences des Nations Unies s'est rendu sur place avec ses équipes pour apporter des fournitures médicales et d'infrastructure nécessaires.
"Ce sont les conséquences barbares de cette guerre : 20 % d'une communauté peut être anéantie en quelques secondes, pendant que les gens font leurs courses, pendant qu'ils prennent un café avec leurs proches", a déclaré Denise Brown, depuis un jardin d'enfant, devenu lieu de désolation et de commémoration improvisé.
"Il s'agit d'une communauté isolée. Il s'agit d'infrastructures civiles. Il s'agissait de civils", a-t-elle ajouté.
"La Russie va chercher à détruire les installations électriques de l'Ukraine"
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en deuil, a prévenu que les frappes russes sur les infrastructures civiles allaient s'intensifier à l'approche de l'hiver :
"Cet hiver, les terroristes russes essaieront à nouveau de détruire notre système électrique. Ils ne peuvent pas accepter l'idée que l'Ukraine ne puisse être conquise. Et ils essaieront de frapper davantage et de faire plus de tentatives pour contourner nos défenses. Il est essentiel de gagner cet hiver, de surmonter toutes les difficultés et d'assurer la protection de notre peuple."
Fin 2022, les forces russes avaient systématiquement bombardé pendant des mois les infrastructures essentielles de l'Ukraine, causant des coupures massives de courant qui avaient plongé des millions de personnes dans le froid et le noir.
En attendant, il frappe bien les civils. Preuve s’il en faut, avec les attaques sur Kharkiv, qui ont causé la mort d'un enfant de 10 ans et de sa grand-mère, et fait une trentaine de blessés.
Un bâtiment est en ruine, plusieurs autres sont endommagés. 17 familles doivent être relogées car leurs appartements ont été détruits.
Interrogé sur l'attaque, le Kremlin a affirmé vendredi ne frapper que des "cibles militaires".