Elections au Luxembourg: la dégringolade des Verts fait trébucher Bettel

Luc Frieden
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Par Euronews avec AFP
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Le Premier ministre libéral du Luxembourg, Xavier Bettel, visage familier des sommets européens depuis dix ans, a perdu dimanche sa majorité avec les Verts, qui ont subi une déroute, et les socialistes, lors d'élections législatives marquées par la victoire des sociaux-chrétiens (conservateurs).

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Le parti de droite souverainiste (ADR) a enregistré une nouvelle poussée (+1 point par rapport au scrutin de 2018), à 9,3% des suffrages.

Comme il y a 5 ans, les sociaux-chrétiens sont arrivés en tête (29% des voix, +0,9 point) dans ce petit Etat prospère de l'UE (660.000 habitants), selon des résultats complets publiés dimanche soir après la fin du dépouillement.

Mais cette fois la coalition tripartite libérale, socialiste et écologiste, dirigée depuis 2013 par Xavier Bettel, 50 ans, ne sera pas en mesure de leur barrer la route.

Les libéraux ont certes progressé à 18,7% (+1,8 point), tout comme les socialistes à 18,9% (+1,3 point). Mais les Verts ont chuté de près de 7 points, tombant à 8,5%. Au total, l'alliance perd deux mandats et n'est plus créditée que de 29 sièges, soit moins de la moitié des 60 que compte la Chambre des députés.

Avec 21 sièges (comme en 2018), les sociaux-chrétiens dirigés par l'ancien ministre des Finances Luc Frieden (60 ans), semblaient dimanche soir en position de force.

"Les Luxembourgeois ont parlé. Nous avons reçu le clair mandat de diriger le prochain gouvernement. La majorité bleu-rouge-vert n'existe plus", a déclaré en fin de soirée Luc Frieden.

Ce parti domine historiquement la vie politique du Grand-duché. Mais la formation de l'ex-Premier ministre Jean-Claude Juncker (1995-2013) avait été exclue du pouvoir à la suite d'un renversement d'alliances il y a dix ans.

La droite populiste devant les Verts

M. Frieden pourrait s'allier soit avec la formation de Xavier Bettel, qui a obtenu 14 sièges, soit avec les socialistes de la ministre sortante de la Santé, Paulette Lenert, qui en ont décroché 11.

M. Bettel s'est dit "très content du résultat" de son parti et pourrait bien hériter d'un poste de ministre. "L'électeur nous a donné un mandat pour continuer à avoir des responsabilités dans ce pays", a-t-il estimé.

Même son de cloche du côté de Mme Lenert. "Nous sommes encore en course pour former un nouveau gouvernement", a-t-elle assuré.

Les Verts n'ont plus que 4 sièges (-5) et sont marginalisés. Ils sont même dépassés désormais par le mouvement de droite populiste ADR qui en détient 5 (+1).

Une phase de négociation s'ouvrira dès lundi pour tenter de former une coalition.

Selon la tradition politique, le Premier ministre sortant devrait remettre la démission de son gouvernement au Grand-Duc.

Le chef de l'Etat doit consulter l'ensemble des formations et voir quelle coalition s'impose et serait susceptible de nommer un nouveau Premier ministre, à même d'obtenir la confiance du Parlement.

Deux autres petits partis seront représentés à la Chambre: les Pirates, (qui se disent "ni de gauche, ni de droite") avec 3 sièges et la gauche radicale (2 sièges).

Cette année, douze partis se disputaient les suffrages des 284.000 électeurs inscrits.

Avec des indicateurs économiques meilleurs que la moyenne européenne (croissance, emploi, salaire médian), le Luxembourg, porté par sa place financière, fait figure de privilégié au sein de l'UE.

Mais les experts pointent du doigt le risque d'un creusement des inégalités, notamment dans l'accès au logement, un des problèmes criants du pays, où l'offre restreinte a conduit à une envolée des prix.

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