COP 28 : les négociateurs se penchent sur les énergies fossiles

Des militants manifestent contre les combustibles fossiles lors du Sommet sur le Climat de l’ONU, COP28, le mardi 5 décembre 2023, à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
Des militants manifestent contre les combustibles fossiles lors du Sommet sur le Climat de l’ONU, COP28, le mardi 5 décembre 2023, à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Tous droits réservés Rafiq Maqbool/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Les énergies fossiles étaient au coeur des discussions mardi à la COP 28. Les manifestants estiment que les efforts sont insuffisants.

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Confiance dans la possibilité d'un compromis ou négociations "particulièrement difficiles" en vue sur les énergies fossiles: chacun fait ses paris au sixième jour de la COP28, alors que le jeu semble plus que jamais ouvert.

Pas de compromis

Le commissaire européen chargé du Climat, Wopke Hoekstra, a déclaré à Dubaï mercredi que l'Union européenne souhaitait que la COP28 permette d'accélérer la baisse des émissions des gaz à effet de serre dès "cette décennie".

"Je veux que cette COP marque le début de la fin pour les énergies fossiles", a déclaré Wopke Hoekstra, qui vient d'arriver à Dubaï pour la dernière semaine de négociations.

Nous devons nous débarrasser des énergies fossiles
Wopke Hoekstra
Commissaire européen chargé du Climat

La position de l'Union européenne est connue, mais l'intervention sans ambiguïté du commissaire arrive à un moment charnière de la 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique, alors que les négociateurs des délégations n'ont pas avancé sur un compromis malgré cinq jours de discussions.

Wopke Hoekstra a insisté sur l'un des objectifs des Vingt-Sept: acter dans le texte légal négocié à la COP28 que les émissions de gaz à effet de serre doivent commencer à baisser avant 2030.

"Nous n'avons pas d'autre alternative que celle de suivre ce que nous disent les scientifiques", a-t-il insisté. "Ils nous disent que nous devons accélérer la réduction des émissions, et nous devons le faire dans cette décennie".

"Assez optimiste"

C'est au coeur des négociations et je ne vois pas comment on peut atteindre un compromis qui n'inclurait pas des mots sur les fossiles
Dan Jørgensen
Ministre danois du Développement et de la politique climatique

"Bien sûr ça semble difficile actuellement mais d'un autre côté ça n'a jamais été un thème aussi central sur l'agenda donc je suis assez optimiste", a dit Dan Jørgensen, désigné par la présidence de la COP28 pour coordonner avec une ministre sud-africaine les discussions politiques sur le texte principal en négociations.

"Nous allons trouver, je suis confiant, un compromis qui va nous faire avancer dans la bonne direction", a jugé l'envoyé américain, John Kerry, sur la chaîne CNA.

La veille, le ministre saoudien de l'Energie avait jeté un froid en se disant "absolument" opposé à un accord portant sur une réduction des énergies fossiles, montrant à quel point les camps campent sur leurs positions traditionnelles.

Hypocrisie

Plusieurs pays en développement dénoncent, eux, l'hypocrisie des pays riches, Etats-Unis et Canada en tête, qui ne donnent pas assez l'exemple sur la sortie des énergies fossiles mais voudraient que les pays pauvres s'interdisent les hydrocarbures. Ils réclament des engagements d'aide financière bien plus conséquents pour aider les pays à investir dans les énergies renouvelables et la transition.

"Si un pays extrêmement pauvre découvre du pétrole, comment peut-on lui dire qu'ils ne peuvent pas y toucher, si personne ne les aide?", a déclaré à l'AFP le Cubain Pedro Luis Pedroso, président du groupe de pays en développement et émergents appelés "G77 et Chine", incontournable dans le bras de fer entre Nord et Sud.

Si un pays extrêmement pauvre découvre du pétrole, comment peut-on lui dire qu'ils ne peuvent pas y toucher, si personne ne les aide?
Pedro Luis Pedroso
Président du "G77 et Chine"

Options ouvertes

La deuxième version du texte qui servira de base de discussion en vue d'une adoption d'ici à la fin de la COP28 a été rendue publique mardi à 05H00 heure locale. Il synthétise en 24 pages les différentes options poussées par les quelque 200 pays qui négocient fiévreusement à Dubaï.

Leurs divergences de vue se reflètent dans les différentes options laissées ouvertes sur la question essentielle de l'avenir des énergies fossiles.

D'une "sortie ordonnée et juste des énergies fossiles" à rien du tout sur le sujet, toutes les options sont sur le table, suggérant de féroces batailles d'ici la fin théorique de la COP28 le 12 décembre.

Autre débat soumis aux négociateurs: inscrire l'objectif de triplement des énergies renouvelables d'ici à 2030 ou ne pas mentionner le sujet.

"Dégagez les pollueurs!"

Des dizaines de personnes ont manifesté à l'entrée de la COP28 sous un soleil déjà mordant mardi matin, devant une grande image d'une planète en flammes.

"Dégagez les pollueurs !", chantait la petite foule.

Près de 2.500 lobbyistes des énergies fossiles ont en effet obtenu une accréditation pour la conférence, selon une coalition d'ONG.

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"J'ai zéro confiance dans le fait que la COP réussira" si "les Nations unies continuent de permettre à l'industrie des énergies fossiles" d'en mener les débats, dit à l'AFP Thomas Harmy Joseph, de l'ONG américaine Indigenous Environmental Network.

"Inévitable"

Il est "désormais inévitable" que le seuil de 1,5°C de réchauffement de la planète, objectif ambitieux de l'accord de Paris, soit dépassé "de manière constante" et il y a une chance sur deux pour que cela arrive dans seulement sept ans, ont alerté mardi les scientifiques du Global Carbon Project.

L'élévation de la température mondiale moyenne a atteint 2°C pour la première fois sur une journée le 20 novembre, et l'année 2023 devrait frôler 1,5°C en moyenne, mais l'accord de Paris se fonde sur des élévations stabilisées sur du plus long terme, pas sur une seule journée ou une année.

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