La Pologne fragilisée par une crise politique et institutionnelle

Mariusz Kaminski et Maciej Wasik entourent le président de la Pogne, Andrzej Duda.
Mariusz Kaminski et Maciej Wasik entourent le président de la Pogne, Andrzej Duda. Tous droits réservés President Palace/J2024
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Par Magdalena Chodownik
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Le cas de deux députés de l'opposition condamnés à de la prison et arrêtés révèle les profondes fractures du pays.

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Le mois dernier, deux députés du PiS, le parti national conservateur passé dans l’opposition en octobre dernier, ont été condamné à de la prison pour abus de pouvoir. Les faits se sont produits à l'époque où ils coordonnaient les activités du Bureau national de la lutte contre la corruption. 

Mariusz Kaminski and Maciej Wasik ont fait de leur condamnation par la justice un acte politique et s'estiment victimes de la nouvelle coalition libérale et pro-européenne. Mardi, alors qu'ils devaient être arrêtés, ils avaient trouvé refuge dans le palais présidentiel, à l'invitation du président conservateur Andrzej Duda. Au moment de son arrivée, Mariusz Kaminski donnait une dimension politique à leur présence : "il__y a une crise très grave de l'État, expliquait le député national-conservateur. Anarchie dans les tribunaux, rébellion ouverte à la Cour suprême... Nous serons à la manifestation du 11 janvier, aux côtés des Polonais décents et normaux qui s'inquiètent de ce que fait le gouvernement de Donald Tusk."

La Pologne fracturée en deux camps ?

Leur arrestation a finalement bien eu lieu, quelques heures plus tard, mais dans une grande confusion ! Les juristes et le pays sont divisés pour savoir si les deux députés disposent d'une immunité présidentielle.

Pour la coalition au pouvoir, les représentants du parti conservateur fuient tout simplement leur responsabilité pénale et ne s'étonnent pas de ce discours : "Nous nous attendions à ce que le parti qui a perdu ces élections cherche néanmoins toutes sortes d'astuces pour donner l'impression qu'il a encore une influence sur ce qui se passe, estime Agnieszka Pomaska, députée élue au sein de la Plate-forme civique. To__ut cela se déroule en dehors du cadre légal - ils abusent simplement du pouvoir, ils abusent de leur position au détriment de l'État polonais."

Le parti national-conservateur a largement affaibli la justice pendant ces dernières années au pouvoir. Varsovie a même été condamnée par Bruxelles, pour atteinte à l'état de droit.

Une arrestation chahutée

Après l'arrestation de ses députés, les partisans du PiS ont protesté et dénoncé une "dictature". 

Des militants sont aussi venus protester devant le poste de police où les députés ont été emmenés... puis les politiques s'en sont mêlé ! Certains élus ont même tenté d'entrer dans le commissariat, sans succès. La même chose s'est produite ensuite devant la prison.

Le pays semble profondément divisé entre les partisans du PiS qui promettent de poursuivre leur combat pour une Pologne qui porte leurs valeurs, et la coalition libérale et pro-européenne au pouvoir, qui promet exactement la même chose. Avec des valeurs différentes.

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