Au Salvador, la victoire attendue du "dictateur le plus cool du monde"

Nayib Bukele et son épouse, dimanche soir, en attendant les résultats des élections.
Nayib Bukele et son épouse, dimanche soir, en attendant les résultats des élections. Tous droits réservés Moises Castillo/AP
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Par euronews avec agences
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Le Salvadorien Nayib Bukele, 42 ans, qui se décrit comme le "dictateur le plus cool du monde" aurait remporté la présidentielle ce dimanche avec plus de 85% des voix.

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Au Salvador, le jeune président de 42 ans, Nayib Bukele, devrait logiquement être reconduit dans ses fonctions. Il aurait été réélu dimanche avec 85% des voix. 

Le parti du président aurait également raflé 58 des 60 sièges à l'Assemblée, un record dans l'histoire du pays. 

Nayib Bukele a connu une ascension fulgurante depuis 2019 en écartant du pouvoir les principaux partis traditionnels.

Il s'est surtout fait connaître pour sa politique radicale menée contre les gangs dans un pays gangrené par la criminalité et le trafic de drogue.

Le président a d'ailleurs annoncé son intention de maintenir "l'état d'urgence", en vigueur depuis mars 2022.

Ce régime d'exception, critiqué par les ONG, a envoyé derrière les barreaux quelque 75 000 personnes, dont environ 7000 ont été injustement incarcérées, puis finalement libérées.

Mais pour le président, seuls les résultats comptent. Les meurtres imputables aux maras, les gangs locaux, seraient ainsi passés de plus de 800 en 2019 à 57 l'année dernière, selon l'ONG Armed Conflict Location and Event Data Project.

Ni de droite ni de gauche, Nayib Bukele se montre plutôt libéral en économie et conservateur sur le plan sociétal. Il se décrit lui-même comme "le dictateur le plus cool du monde".

Initialement, la constitution du Salvador interdisait la réélection d'un président mais après la victoire du parti de Nayib Bukele aux élections législatives de 2021, la Cour constitutionnelle du pays a été purgée et a fini par déclarer que Bukele pouvait briguer un second mandat. Les critiques affirment qu’il a érodé le système de freins et contrepoids du pays.

Le président a déclaré que le vote de dimanche pourrait être considéré comme un "référendum" sur ce que son administration avait fait.

"Nous ne remplaçons pas la démocratie parce qu'El Salvador n'a jamais eu de démocratie", a-t-il déclaré. "C'est la première fois dans l'histoire qu'El Salvador a la démocratie. Et je ne le dis pas, les gens le disent."

Interrogé sur les innocents victimes de la répression des gangs, il a déclaré que le Salvador avait actuellement l'un des taux d'incarcération les plus élevés au monde parce qu'il était en train de passer du statut de capitale mondiale du meurtre à l'un des pays les plus sûrs. Il a rejeté les critiques étrangères, les qualifiant de promotion de "recettes" ratées et d'ignorance de la solution locale proposée par son administration.

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