Au Sénégal, l'élection présidentielle reportée au au mois de décembre

Manifesation à Dakar, dimanche 4 février 2024.
Manifesation à Dakar, dimanche 4 février 2024. Tous droits réservés Stefan Kleinowitz/Copyright 2020 The AP. All rights reserved.
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Par euronews avec agences
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Le Parlement sénégalais a adopté lundi soir, dans une grande confusion, le projet de loi reportant la présidentielle au 15 décembre prochain. Des députés de l'opposition ont tenté de faire obstruction au vote et ont été évacués par la gendarmerie.

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Le Parlement sénégalais a donc voté lundi en faveur du report de l'élection présidentielle  au 15 décembre. Le vote s'est déroulé dans le chaos après que des députés de l'opposition ont été expulsés de force de la chambre.

Les forces de sécurité ont pris d'assaut le bâtiment législatif alors que des députés  tentaient de bloquer le processus de vote.

Le projet de loi finalement adopté prolonge d'autant le mandat du président sortant Macky Sall qui devait initialement prendre fin le 2 avril. 

Alors que les législateurs débattaient du projet de loi, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants rassemblés devant le parlement. De nombreux manifestants ont été arrêtés alors qu'ils envahissaient des rues de la capitale, Dakar, brûlant des pneus et critiquant le leader du pays.

Face aux risque d'émeutes, les autorités ont par ailleurs restreint l'accès à l'Internet mobile en raison de la diffusion de plusieurs messages haineux et subversifs relayés sur les réseaux sociaux "dans un contexte de menaces et de troubles à l'ordre public". 

Quant à la chaîne de télévision privée Walf, dont le signal a été coupé lors de la diffusion des manifestations de dimanche, a déclaré que sa licence de diffusion avait été révoquée.

"La fermeture brutale par le gouvernement de l'accès à Internet via les données mobiles et à la diffusion de Walf TV (...) constitue une atteinte flagrante au droit à la liberté d'expression et au droit de la presse protégé par la constitution du Sénégal", a déclaré le bureau régional d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale dans un communiqué. 

Lundi, deux partis d'opposition ont également déposé une requête au Conseil constitutionnel pour contester le report de la présidentielle décidée par le président. Nul ne sait à ce stade ce que deviendra cette requête. 

Les analystes affirment que la crise politique au Sénégal met à l’épreuve l’une des démocraties les plus stables d’Afrique, à un moment où la région est aux prises avec une  vague de coups d’État.

Macky Sall, qui a déclaré en juillet dernier qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, a invoqué un différend électoral entre le parlement et le pouvoir judiciaire concernant des candidatures comme raison du report, mais les dirigeants de l'opposition et les candidats ont rejeté cette décision, la qualifiant de "coup d'État institutionnel".

L’Union africaine a exhorté de son côté le gouvernement à organiser les élections "dès que possible" et a appelé toutes les personnes impliquées "à résoudre tout différend politique par la consultation, la compréhension et le dialogue civilisé".

Les tensions politiques sont vives au Sénégal depuis près d'un an.

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