Gaza : les condamnations se multiplient à l'encontre d'Israël

EBU
EBU Tous droits réservés AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Somaya Aqad, AP, Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les condamnations à l'encontre d'Israël se multiplie après que des soldats ont tiré sur des Palestiniens venus récupérer de l'aide alimentaire. Un médecin de Gaza déclare que les tirs sont à l'origine de 80 % des blessures reçues dans son hôpital à la suite de cette tuerie.

PUBLICITÉ

Le directeur d'un hôpital de la ville de Gaza,  qui a soigné certains des blessés dans l'effusion de sang autour d'un convoi d'aide,  a déclaré vendredi que plus de 80 % d'entre eux avaient été touchés par des tirs, ce qui suggère que les troupes israéliennes ont tiré de manière intensive.

Au moins 112 Palestiniens ont été tués et plus de 750 autres blessés jeudi, selon les autorités sanitaires, lorsque des témoins ont déclaré que les troupes israéliennes situées à proximité avaient ouvert le feu alors que des foules immenses se précipitaient pour retirer des marchandises d'un convoi d'aide humanitaire. Israël a déclaré que de nombreux morts ont été piétinés dans une bousculade liée au chaos et que ses troupes ont tiré sur certains membres de la foule qui, selon eux, s'approchaient d'eux de manière menaçante.

Le docteur Mohammed Salha, directeur par intérim de l'hôpital Al-Awda, a déclaré à l'Associated Press que 176 blessés avaient été amenés dans l'établissement, dont 142 avaient été blessés par balle. Les 34 autres présentaient des blessures dues à une bousculade.

Il n'a pas pu préciser la cause du décès des personnes tuées, car les corps ont été transportés dans des hôpitaux publics pour y être comptés. Les responsables des autres hôpitaux n'ont pas pu être joints dans l'immédiat au sujet des morts et des autres blessés.

Difficultés d'acheminement de l'aide humanitaire

L'ONU et d'autres groupes d'aide ont plaidé en faveur de corridors sûrs pour les convois d'aide, affirmant qu'il est devenu presque impossible de livrer des fournitures dans la majeure partie de Gaza en raison de la difficulté de coordination avec l'armée israélienne, des hostilités en cours et de l'effondrement de l'ordre public, y compris des foules de personnes désespérées qui submergent les convois d'aide. 

Les fonctionnaires de l'ONU affirment que la faim est encore plus grave dans le nord, où plusieurs centaines de milliers de Palestiniens demeurent, bien que la région ait été isolée et presque entièrement rasée depuis que les troupes israéliennes y ont lancé leur offensive terrestre à la fin du mois d'octobre. Les agences de l'ONU se sont rendues dans le nord depuis plus d'un mois en raison des restrictions militaires et du manque de sécurité, mais plusieurs livraisons effectuées par d'autres groupes ont atteint la région au début de la semaine.

Le convoi de jeudi n'était pas organisé par les Nations Unies. Il semble avoir été contrôlé par l'armée israélienne, qui a déclaré que ses troupes étaient sur place pour le sécuriser et s'assurer qu'il atteignait le nord de Gaza.

La fusillade et l'effusion de sang qui ont suivi soulèvent la question de savoir si Israël sera en mesure de maintenir l'ordre s'il met en œuvre ses plans d'après-guerre pour Gaza.

Israël a admis des tirs

Israël avait admis que ses troupes ont tiré sur la foule affamée parce qu’elles se "sentaient menacés" mais impute la mort de ces civils au conducteur de camions humanitaires et à des piétinements.

L'armée israélienne a déclaré que des dizaines de morts ont été causées par une bousculade et que certaines personnes ont été écrasées par des camions alors que les conducteurs tentaient de s'enfuir.

L'ONU réclame une enquête

L'ONU, mais aussi la France, l'Italie et l'Allemagne, ont demandé une enquête indépendante sur cette tuerie.

L'Arabie saoudite, l'Égypte et la Jordanie ont accusé Israël d'avoir pris des civils pour cible dans cette tragédie. Dans des déclarations séparées, ils ont appelé à l'augmentation des passages sécurisés pour l'aide humanitaire. Ils ont également exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour faire pression sur Israël afin qu'il respecte le droit international et parvienne à un accord en vue d'un cessez-le-feu immédiat.

Pour la première fois Washington a reconnu la mort de 25 000 Palestiniens, ce bilan ne prend en compte que la mort de femmes et d’ enfants.

Selon le dernier bilan des autorités palestiniennes 30 228 personnes ont été tuées dans ce conflit.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Guerre Israël-Hamas : les pourparlers pour une trêve reprennent au Caire

Guerre Israël-Hamas : l'aide humanitaire parachutée sur la bande de Gaza

Un rapport sur l'UNRWA indique qu'Israël n'a fourni aucune preuve de liens "terroristes"