Bataille commerciale et stratégique entre l’UE et la Chine sur les véhicules électriques

Une voiture de marque chinoise
Une voiture de marque chinoise Tous droits réservés Andy Wong/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
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Par Grégoire Lory
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Le déplacement du président chinois, Xi Jinping, en Europe a relancé la question de l’enquête de la Commission européenne sur les possibles subventions dont bénéficient les producteurs de voitures électriques en Chine.

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C'est la question commerciale au centre du déplacement en Europe du président chinois. L'UE doit-elle utiliser ses outils pour défendre son industrie automobile électrique face à Pékin ?

L'étape de Xi Jinping en Hongrie n'est d'ailleurs pas anodine dans ce dossier. Budapest est considérée comme la porte d'entrée de la Chine dans l'Union, et où Pékin investit massivement dans des usines de véhicules électriques.

"Il y a un gros investissement chinois dans les entreprises de batteries automobiles en Hongrie. La Hongrie est bien placée pour devenir une nation leader en Europe, par exemple, pour la production de véhicules électriques", assure Victor Gao, vice-président China and Globalization.

Les voitures électriques chinoises représentaient 3,7% du marché européen en 2022, contre 0,4% en 2019. Cette percée pourrait être le résultat d’un avantage injuste. C’est pourquoi la Commission européenne a lancé à l’automne dernier une enquête sur d’éventuelles subventions dont bénéficieraient les constructeurs chinois. Les véhicules venus de Chine seraient 20% moins chers que les modèles européens. Allianz estime à plus de 7 milliards d'euros d'ici à 2030 la perte annuelle potentielle de bénéfices nets de l'industrie automobile de l'UE due à la concurrence chinoise . 

Mais derrière cette bataille se cache d'autres enjeux explique le chercheur de l’institut Bruegel Niclas Poitiers. "Si nous n'envoyons pas un signal fort indiquant que nous sommes prêts à appliquer la libre concurrence et l'ouverture des marchés, de nombreux autres secteurs risquent d'être touchés par ce type de concurrence chinoise, une concurrence déloyale".

Toutefois, le lancement des investigations ne signifie pas la mise en place automatique de droits de douane supplémentaires. Depuis 2008, la Commission a lancé 342 enquêtes sur les subventions accordées aux importations en provenance de Chine, dont 101 n'ont donné lieu à aucun droit compensateur. L'issue de ces recherches est attendue dans les prochaines semaines.

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