Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont signé une lettre d’intention pour le potentiel achat par l’Ukraine de 100 avions Rafale. Mardi, le président ukrainien rencontrera le roi d’Espagne et le Premier ministre espagnol à Madrid, sa troisième visite depuis le début de l'invasion russe.
Le président français, Emmanuel Macron, a reçu, ce lundi 17 novembre, son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour renforcer les liens entre les industries de défense des deux pays et répondre aux besoins urgents de Kyiv face aux frappes aériennes incessantes menées par Moscou.
Les deux présidents ont donc signé une lettre d’intention pour l’achat futur d’une centaine d’avions de combat Rafale par l’Ukraine, accompagnés de systèmes de défense aérienne de nouvelle génération.
Selon l’Élysée, cet accord, qui s’inscrit sur une dizaine d’années, pourrait inclure d’autres équipements français, dont des systèmes SAMP-T, des radars et des drones. Pour le moment, aucun calendrier n’a été fourni pour la livraison des premiers Rafale.
"Je peux vous dire qu’il s’agit d’une flotte très sérieuse que nous construisons pour l’Ukraine", a déclaré Volodymyr Zelensky, qui a qualifié l'accord d'"historique". "Par exemple, les pilotes qui ont l’expérience des avions Mirage n’auront pas besoin d’un an pour apprendre à piloter les futurs Rafale, ils pourront au contraire passer rapidement de l’un à l’autre", a-t-il assuré.
"Un soutien pour sauver des vies"
Lundi matin, les deux chefs d'États ont visité une base aérienne dans la périphérie de Paris. Ils se sont ensuite rendus à Mont-Valérien, à l’ouest de Paris, où se trouve le quartier général de la force multinationale de la "coalition des volontaires", que la France et la Grande-Bretagne préparent avec plus de trente autres nations pour déployer en Ukraine afin de superviser un éventuel cessez-le-feu.
Des responsables français indiquent que la force pourrait être déployée immédiatement après un cessez-le-feu et serait stationnée loin des lignes de front afin de contribuer à dissuader de nouvelles attaques russes. Le président russe Vladimir Poutine a jusqu’à présent rejeté les appels à un cessez-le-feu alors que ses troupes enregistrent de lentes avancées sur le champ de bataille.
Samedi, Volodymyr Zelensky avait une nouvelle fois appelé ses alliés à fournir davantage de systèmes de défense aérienne à l'Ukraine, au lendemain de frappes russes particulièrement meurtrières sur Kyiv.
"L'Ukraine a besoin d'un soutien pour sauver des vies : davantage de systèmes de défense aérienne, davantage de capacités de protection et une plus grande détermination de la part de nos partenaires. C'est la seule façon de mettre fin à la terreur russe et de garantir aux familles ukrainiennes le droit fondamental à la sécurité dans leur propre foyer", avait-t-il écrit sur X.
Emmanuel Macron avait annoncé fin octobre la livraison imminente à Kyiv de missiles antiaériens pour le SAMP-T, ainsi que de nouveaux avions de chasse Mirage 2000, dont l'Ukraine a déjà reçu trois exemplaires.
Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a signé le mois dernier une lettre d'intention pour l'achat de 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen.
Direction Madrid ce mardi
Mardi, le président ukrainien poursuivra sa mini tournée européenne et se rendra en Espagne pour rencontrer le Roi Felipe VI et le Premier ministre Pedro Sánchez. Volodymyr Zelensky devrait ensuite s'exprimer avec ce dernier lors d'une conférence de presse.
Cette visite devrait permettre selon un communiqué du gouvernement, de "réaffirmer l’engagement de l’Espagne envers l’Ukraine dans tous les domaines"
Coalition des volontaires
Lundi dans l'après-midi, les deux présidents participeront également à un "forum drones franco-ukrainien" à l'Elysée, qui vise à mettre en contact et à "renforcer les coopérations avec tous les acteurs de cet écosystème, que ce soit les acteurs industriels ou les acteurs financiers".
Les drones ukrainiens sont responsables de 70 % des destructions de matériel russe sur le front et sont utilisés pour abattre les drones Shahed, que Moscou lance par milliers pour cibler les infrastructures civiles, militaires et énergétiques du pays.
Depuis le début de la guerre, l'Ukraine a développé un vaste réseau de production de drones - reparti sur un large territoire dans des lieux tenus secrets - et entend en utiliser cette année plus de 4,5 millions.
Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront également au mont Valérien, à l'ouest de Paris, pour visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine".
Mis en place par la "coalition de volontaires" - qui compte 35 pays, selon l'Élysée -, cette unité aurait pour objectif de garantir la sécurité de l'Ukraine dans le scénario, encore fort hypothétique, d'une trêve entre Kyiv et Moscou.
L'Élysée affirme que cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu".
Cette coalition de pays, pour la plupart européens, s'est réunie la dernière fois à Londres le 24 octobre. Elle prépare depuis des mois une série de "garanties de sécurité", qui comprennent un soutien à l'armée ukrainienne et des moyens terrestre, maritime et aérien.