Les chinois ont déserté les podiums et la petite centaine d’événements privés qui ont lieu chaque dans la capitale italienne de la mode. Leur absence pourrait générer un manque à gagner de 108 millions d'euros pour le secteur du luxe.... rien que pour le premier trimestre 2020.
Influenceurs, blogueurs, designers, journalistes ou simples clients... Depuis mardi, plus d'un millier de chinois mordus de mode manquent à l'appel à la Fashion Week de Milan. La raison est loin d'être accessoire : le nouveau coronavirus les retient chez eux.
Le seul témoin de la présence chinoise : "We are unity", une chorégraphie signée Han Wen, un créateur originaire de Chine mais basé à New York. La performance est dédiée aux confinés et aux trois designers chinois qui n'ont pas pu terminer leurs collections cet hiver, faute d'ateliers fonctionnels.
Sans compter le fait que l'Italie est le premier pays européen à avoir suspendu ses vols depuis et vers le continent chinois.
Tout le secteur pourrait en souffrir, car ces clients-là sont une manne dont on peut difficilement se passer : dans le monde, 40% des consommateurs de biens de luxe sont chinois. L'industrie génère 281 milliards de dollars chaque année.
En quelques années, la Chine en est devenue la clé de voûte, étant à la fois moteur des ventes et producteurs incontournables.
Rien qu'au premier trimestre 2020, l'absence de demande chinoise pourrait coûter 108 millions d'euros aux maisons italiennes.
Alors certaines prennent les devants : cette année, le défilé Gucci était retransmis en direct sur le réseau social Weibo. D'autres marques ont même décalé leur show au milieu de la nuit, pour les beaux yeux de leur meilleur client.