La Hongrie et la Pologne ont bloqué le plan de relance européen européen et le budget sur sept ans parce qu'elles ne veulent qu'ils soient conditionnés au respect de l'Etat de droit. Mais leur situation économique le leur permet-elle ?
La Hongrie et la Pologne qui bloquent le plan de relance européen européen et le budget sur sept ans parce qu'ils ne veulent qu'ils soient conditionnés au respect de l'Etat de droit, voilà qui a surpris et indigné beaucoup de responsables européens.
Mais quand on regarde la croissance de leur PIB pour 2020, leur déficit public ou leur dette publique brute, on peut voir que ces deux pays sont dans une position plus stable que beaucoup de pays qui forment le noyau de l'UE.
La Hongrie a aussi accumulé une énorme réserve en devises et, quelques jours avant de poser son véto, a émis avec succès 2,5 milliards d'euros d'obligations d'État sur le marché international.
Attila WEINHARDT, analyste, portfolio.hu : "En raison de ces facteurs, à mon avis, même en profonde récession et avec l'incertitude sur les fonds de l'UE, le budget hongrois est dans une position stable, et je ne vois aucune faille qui permettrait de faire chanter ou briser la volonté du gouvernement hongrois et dans l'ensemble, je ne vois pas la possibilité de faire suffisamment pression sur Budapest pour qu'il signe un accord qu'il ne veut pas signer."
Le seul signe de nervosité sur les marchés hongrois a été cette petite ruée que l'on a observée pour changer des devises hongroises contre des euros, des dollars ou de l'or, mais il s'est avéré que ce n'était pas une réaction au veto, mais à une brève hausse du taux de change du forint.
Dávid ABLONCZY, Correct Change : "Il est vrai que le Forint est devenu plus fort par rapport à l'euro, on peut acheter un euro pour environ 360 forints, ce qui est un prix horriblement élevé lorsque vous le comparez aux années précédentes, mais cette année, le forint est fort, donc beaucoup de gens ont commencé à acheter des dollars ou des euros. Cela a conduit à une petite bulle, nos réserves ont baissé mais cela n'a duré que quelques jours."
A Budapest, Gabor Tanacs, euronews : "De nombreux analystes occidentaux ont supposé que Viktor Orbán bluffait et que la Hongrie avait besoin des fonds du Next Generation Fund autant que tout autre État membre, mais il semble que le gouvernement hongrois se soit préparé aux conséquences économiques du veto et que le peuple hongrois ne soit pas vraiment inquiet. - en tous cas pour l'instant".