Le rachat finalisé, UBS va lancer l'intégration de Credit Suisse

UBS a finalisé le rachat de Credit Suisse.
UBS a finalisé le rachat de Credit Suisse. Tous droits réservés Michael Buholzer/' KEYSTONE / MICHAEL BUHOLZER
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Par Euronews avec AFP
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Le 19 mars dernier, UBS avait accepté, sous la pression des autorités, de racheter Credit Suisse, alors au bord de la faillite, pour l’équivalent de 3 milliards d’euros.

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UBS a finalisé lundi le rachat de Credit Suisse, lui permettant de lancer le grand chantier de l'intégration de son ancienne concurrente. La tâche herculéenne qui l'attend sera observée à la loupe par les clients, les employés et les responsables politiques et économiques en Suisse.

"Je suis satisfait que nous ayons finalisé avec succès cette transaction cruciale en moins de trois mois", s'est félicité Colm Kelleher, le président de la première banque du pays dans un communiqué.

Ce rachat va donner naissance à un colosse, qui suscite de vives inquiétudes en Suisse, notamment à cause des milliers d'emplois qui risquent d'être supprimés.

Sergio Ermotti, le directeur général d'UBS veut créer une banque dont les "employés, investisseurs et la Suisse pourront être fiers", mais il a prévenu que les mois à venir seront "cahoteux" car l'intégration va entraîner "des vagues" de décisions difficiles à prendre.

Le 19 mars, UBS avait accepté de racheter Credit Suisse sous la pression des autorités pour 3 milliards de francs suisses (une somme équivalente en euros). La crise de confiance, après une série de scandales et de virulentes critiques sur la gestion des risques, avait poussé Credit Suisse au bord de la faillite.

Les dirigeants d'UBS ont donc pris bien soin de mettre en avant leur approche "conservatrice" du risque, promettant que l'intégration se fera sans "compromis".

En pratique, les deux banques vont continuer de fonctionner séparément jusqu'à leur intégration. Mais UBS imprime d'ores et déjà sa marque en annonçant la mise en place d'un conseil d'administration pour certaines entités de Credit Suisse, avec à sa tête Lukas Gähwiler, l'actuel vice-président d'UBS.

Selon le Financial Times, UBS va aussi imposer des "lignes rouges" aux personnels de Credit Suisse sur le type d'affaires qu'ils pourront conclure en attendant que l'intégration soit totalement achevée.

Pas le choix

Ce rachat fait d'importants remous dans le monde politique en Suisse parce que l'Etat fédéral et la banque centrale ont offert des garanties pour des montants jugés considérables pour un pays de 9 millions d'habitants.

Compte tenu des scandales accumulés par sa rivale, UBS a obtenu d'importantes garanties de la Confédération pour se prémunir contre d'éventuelles mauvaises surprises dans les comptes.

Pour faire toute la lumière sur le déroulement d'une opération de sauvetage express et peu transparente, le parlement fédéral a créé une rare commission d'enquête parlementaire.

120 000 collaborateurs

Les investisseurs aimeraient, eux, en savoir davantage sur le processus d'intégration et les unités qui vont être absorbées. Selon Andreas Venditti, analyste financier chez Vontobel, les réponses ne devraient néanmoins filtrer que lors de la publication des résultats du deuxième trimestre, repoussée au 31 août compte tenu de l'ampleur de la tâche qui attend UBS.

Il espère notamment des détails sur le sort réservé à la branche suisse de Credit Suisse, le fleuron de la banque qui a échappé aux scandales, et où les doublons risquent d'être nombreux au niveau des succursales et emplois.

Fin 2022, les deux géants comptaient actuellement environ 120 000 collaborateurs dans le monde, dont 37 000 en Suisse.

Parmi les grands défis qui attendent UBS, Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, évoque notamment "la rétention des talents" car les départs se multiplient devant les craintes de compression d'effectifs.

Les régulateurs vont également devoir veiller "à protéger la concurrence, ce qui pourrait nécessiter d'éventuelles scissions" d'activités, a-t-elle indiqué à l'AFP.

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