Lancer un euro numérique et protéger la vie privée des utilisateurs

Symbole de l'euro à Francfort
Symbole de l'euro à Francfort Tous droits réservés AP Photo/Michael Probst
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Par Efi Koutsokosta
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Les propositions de la Commission permettraient aux citoyens de stocker jusqu'à 3 000 euros numériques dans des portefeuilles sécurisés et de les utiliser pour des paiements en ligne et hors ligne.

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Alors que de plus en plus de citoyens utilisent des outils numériques pour leurs transactions quotidiennes, la Commission européenne a présenté mercredi une proposition pour créer un euro numérique.

Ces nouvelles monnaies connaissent une certaine popularité depuis plusieurs années. Mais contrairement au bitcoin, l'euro dématérialisé serait une monnaie numérique de banque centrale, c'est-à-dire une monnaie électronique.

L'objectif serait de donner aux consommateurs une solution de paiement alternative à l'échelle européenne, en plus des options qui existent aujourd'hui, explique la Commission.

Avec l'euro numérique, les gens pourront payer en "argent public". De manière unique, ils pourront payer à la fois en ligne et hors ligne, précise Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission.

"Avoir un portefeuille numérique en euros rechargé sur son téléphone - ou un autre appareil - sera la même chose que d'avoir des pièces et des billets dans sa poche. Vous pourrez payer tout aussi facilement. Vous n'aurez même pas besoin d'avoir une connexion internet".

Il ajoute qu'"il s'agira d'une monnaie légale, soutenue par la Banque centrale européenne pour qu'elle soit universellement acceptée dans la zone euro".

Selon les données de la Commission, 55 % des citoyens de l'UE préfèrent payer sans recourir à du cash, 22 % sont favorables aux espèces et 23 % n'ont pas de préférence.

Cette proposition a déjà fait l'objet d'un large éventail d'objections de la part des citoyens, qui s'inquiètent pour leur vie privée, ou des banques commerciales, qui craignent des retraits massifs d'argent, ce que l'exécutif européen tente d'atténuer en soulignant qu'il y aurait des clauses de sécurité pour toutes les parties concernées.

"Les données personnelles seront entièrement protégées. Les banques, pas même la BCE, ne verraient pas ou ne seraient pas en mesure de tracer les détails ou les données personnelles des gens. Les paiements hors ligne offriraient un niveau de confidentialité similaire à celui des espèces aujourd'hui", assure Valdis Dombrovskis.

Il ajoute qu'une disposition limiterait la quantité d'argent que les gens pourraient conserver en euros numériques afin de rassurer les banquiers.

"Les gens pourraient stocker des euros numériques dans leur appareil, mais le montant serait soumis à un plafond afin de protéger la stabilité financière et d'éviter toute sortie de fonds substantielle des banques", précise-t-il.

Les fonctionnaires de la BCE ont suggéré un plafond de 3 000 euros.

La loi finale doit être soutenue par les 27 États membres de l'UE et le Parlement européen. La BCE devrait donner son feu vert à l'euro numérique en octobre, afin qu'il puisse être lancé en 2027.

La Chine est devenue la première grande économie mondiale à lancer une monnaie numérique en 2020. Des pays comme la Jamaïque et les Bahamas ont déjà mis en place des monnaies dématérialisées.

Les États-Unis sont en train de développer un dollar numérique, mais les experts estiment que cela pourrait prendre encore quelques années.

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