Le chemin de l'Albanie vers l'Union européenne

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Par Paul Hackett
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Depuis plus de dix ans, l'Albanie s'efforce de faire partie de l'Union européenne, même s'il n’y aucune date fixée pour son adhésion. L'invasion de l'Ukraine par la Russie change-t-elle la donne ?

Dans cet épisode de Real Economy, nous partons en Albanie, pour comprendre où se situe ce pays des Balkans sur le chemin de l’adhésion à l'Union Européenne (UE).

Quels critères économiques devront être remplis ? L'Albanie est-elle vraiment prête ? Si elle était autorisée à entrer dans l'Union, qui en bénéficierait ? C'est ce que nous allons tenter de savoir !

Une économie dynamique

L'Albanie est une des économies les plus performantes des Balkans occidentaux. Bien qu'elle ait été frappée par un tremblement de terre majeur, en 2019, puis par la pandémie de COVID et par la guerre en Ukraine, son économie a connu une reprise vigoureuse en 2021, qui s'est poursuivie en 2022. En 2024, la croissance du produit intérieur brut devrait atteindre 3,3 %.

Cette vigueur repose sur le tourisme et le secteur de la construction mais aussi sur de petites entreprises comme Timak, qui produit des véhicules de secours et exporte déjà vers l'Union européenne. 

Sa dirigeante, Arjeta Puca, estime que beaucoup des obstacles auxquels elle est confrontée disparaîtraient si l'Albanie rejoignait l'Union : "Aujourd'hui, nous ne pouvons pas entrer facilement sur le marché européen, notamment à cause des problèmes douaniers et des documents officiels. Lorsqu'un client veut acheter chez nous, il doit payer des frais de douane supplémentaires et c'est parfois la raison pour laquelle il ne nous choisit pas" détaille la CEO.

Lorsqu'un client veut acheter chez nous, il doit payer des frais de douane supplémentaires et c'est parfois la raison pour laquelle il ne nous choisit pas
Arjeta Puca
CEO de Timak

Un avancement  "moyen à bon" vers l'Union

Selon le dernier rapport d’avancement de l’Union européenne, l'Albanie a un niveau de préparation "moyen à bon" en ce qui concerne le développement d'une économie de marché viable.

L'investissement dans les infrastructures est un des aspects les plus visibles de l’effort du pays pour mettre son économie sur la voie européenne. Le réseau ferroviaire est entièrement rénové, avec l'aide de l'Union européenne, pour stimuler la croissance intérieure et relier l'Albanie au reste des Balkans et à l'Europe.

Une fois achevé, le tronçon entre Durres et Tirana, les deux plus grandes villes du pays, permettra par exemple de réduire le temps de parcours à environ 20 minutes.

"La connectivité est l'aspect le plus important, estime Bashkim Kasoruhu, responsable de projet dans les chemins de fer. _Imaginez l'impact de la connexion de ces trois pôles : le port, l'aéroport et le centre ville de Tirana, où se trouve le terminal de transport public, qui regroupera toutes les infrastructures en une seule plate-form_e."

Quand le rêve européen de l'Albanie deviendra-t-il réalité ?

L'Albanie est un des neuf pays qui souhaitent adhérer à l'Union européenne, le plus grand marché unique au monde. Tirana a entamé ses pourparlers avec Bruxelles en juillet 2022. Mais pour être acceptés, ces aspirants à l'Union doivent adhérer aux valeurs démocratiques européennes.

Cela signifie :

  • des institutions politiques stables
  • le respect de l'État de droit
  • le respect des droits de l'homme et des minorités.

Les pays candidats doivent aussi avoir une économie de marché fonctionnelle, avec

  • une stabilité macroéconomique
  • une bonne gouvernance
  • un marché du travail adapté
  • des infrastructures suffisantes.

Les pays doivent être prêts pour affronter les forces du marché et la concurrence des autres acteurs.

Dans le cas des Balkans occidentaux, l'UE dispose d'un processus spécial pour promouvoir la stabilité politique et la coopération régionale.

Même si un pays s'est aligné sur les standards de l'Europe, l'adhésion n'est pas automatique. Elle peut prendre des années et dépend de l'approbation de tous les États membres et du Parlement européen.

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L'horizon 2030 pour l'Albanie

Le Premier ministre Edi Rama a accepté de parler avec Euronews de l'intégration de son pays à l'Union européenne. "Malheureusement, il a fallu Vladimir Poutine pour que l'UE comprenne que les Balkans occidentaux sont aussi importants pour elle que l'inverse, regrette-t-il. C'est une logique très simple. Il s'agit d'intégrer, d'unifier."

L'intégration des Balkans occidentaux à l'Union européenne n'est qu’un tout petit aspect parmi des enjeux beaucoup plus importants
Edi Rama
Premier ministre albanais

Edi Rama juge que l'intégration des Balkans occidentaux à l'Union européenne n'est "qu’un tout petit aspect parmi des enjeux beaucoup plus importants ! Il s'agit de la pertinence de l'Union européenne sur la scène mondiale, de son économie, de sa compétitivité et de sa capacité à décider pour l'Europe." 

L'Albanie a une vision pour 2030 : le pays souhaite devenir le champion du tourisme dans la région, un exportateur net d'énergie verte et une économie moderne en termes d'innovation et de nouvelles technologies. "Ce que je sais, c'est où sera l'Albanie en 2030. Pour savoir où sera l'UE en 2030, c'est un sacré travail en commun et un sacré nombre de décisions stratégiques à prendre" conclut le Premier ministre.

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