L’événement culturel de cet automne à Bruxelles se focalise sur les premières décennies du 20e siècle pour faire le lien entre le passé et l’avenir.
L'exposition "L'avant-garde en Géorgie" est l'un des événements culturels de l'automne à Bruxelles. Elle ouvre le festival Europalia qui se tient à Bozar. La présentation artistique se focalise sur les trois premières décennies du 20e siècle, période tourmentée pendant laquelle la Géorgie a connu trois années d'indépendance entre la chute de l'empire russe en 1918 et l'invasion soviétique en 1921.
"Il était très important pour l'avant-garde géorgienne non seulement d'étudier l'art et de construire des institutions pour faire des recherches sur l'art, mais aussi de l'utiliser comme méthode dans leurs pratiques très avant-gardistes. C'est ce qui rend l'avant-garde géorgienne très exceptionnelle, avec ce lien entre le passé, le futur et les traditions", explique la commissaire de l’exposition Irine Jorjadze.
Cette voie culturelle géorgienne est marquée par l'influence de l'Orient et de l'Occident comme le dadaïsme et le cubisme. Levan Chogoshvili a créé l'œuvre inaugurale de l'exposition qui souligne le mélange et les échanges.
"Cette exposition est également intéressante car elle montre que notre art est très proche de l'art européen. Aujourd'hui, de nombreux jeunes artistes géorgiens essaient d'aller quelque part en Occident, d'y étudier et de revenir", précise-t-il.
Les visiteurs pourront profiter jusqu'au mois de janvier d'un programme riche de concerts, de films, de danses et de pièces de théâtre dans différents espaces culturels en Belgique. La polyphonie, autrement dit la combinaison de plusieurs voix, est l'un des thèmes centraux du festival. Il s'agit de mettre en avant la réalisation musicale mais aussi, de façon plus symbolique, le mélange des communautés et des opinions. L'autre thème du festival se concentre sur le souvenir.
"Le souvenir est une interrogation sur le passé et une réflexion sur l'avenir", résume Dirk Vermaelen, directeur artistique d’Europalia.
"Comment gérer un certain passé? Comment gérer le régime soviétique qui a encore un impact aujourd'hui. Il s'agit également des conflits du passé et de ceux qui se déroulent encore aujourd'hui en Géorgie, comme en Ossétie du Sud et en Abkhazie, et aussi, bien sûr, de la guerre d'Ukraine qui a un impact en Géorgie".
Une grande part du programme est le fruit de partenariats créatifs entre des artistes géorgiens et d'ailleurs, avec la commande d'œuvres spécifiques pour le festival.