Un bouclier solaire géant pourrait-il contribuer à enrayer le changement climatique ?

Un "parasol" géant pourrait-il contribuer à enrayer le changement climatique ? Cet astrologue affirme que nous nous en rapprochons.
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Par Angela Symons
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Cet article a été initialement publié en anglais

Nous nous rapprochons peut-être un peu plus d'une ombre solaire géante qui pourrait contribuer à refroidir la Terre.

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Nous savons tous que l'ombre est l'un des meilleurs moyens d'échapper à la chaleur. Mais un "parasol" géant pourrait-il aider à bloquer les rayons UV nocifs et à refroidir la Terre ?

C'est la dernière idée d'un astronome américain de l'université d'Hawaï.

Ce n'est pas la première fois que des boucliers solaires spatiaux - des miroirs ou des ombres placés en orbite entre le soleil et la Terre - sont proposés pour prévenir le changement climatique.

Toutefois, jusqu'à présent, les scientifiques ont eu du mal à concevoir un bouclier qui soit à la fois léger et économique.

Selon la nouvelle proposition publiée dans la revue "Proceedings of the National Academy of Sciences" (PNAS), une solution potentielle consisterait à attacher le bouclier à un contrepoids rempli de matériaux provenant d'astéroïdes.

Si le concept est réalisable, il pourrait commencer à atténuer le changement climatique dans les décennies à venir, affirme l'auteur de l'article, István Szapudi.

Comment les boucliers solaires pourraient-ils freiner le changement climatique ?

Les technologies de "blocage du soleil", également connues sous le nom de "modification du rayonnement solaire" (SRM), pourraient, théoriquement, refroidir la Terre en la protégeant d'une partie des rayons du soleil.

Jusqu'à présent, le concept de bouclier solaire se heurtait à un obstacle majeur : le poids.

Les propositions précédentes plaçaient le bouclier au point d'équilibre entre la gravité de la Terre et la pression de radiation du soleil.

Toutefois, ces deux forces antagonistes impliquent que le bouclier doive répondre à des exigences de poids minimales, pour garantir qu'il reste en place. Cela exclut les matériaux légers et peu coûteux tels que le graphène, qui pourraient être facilement transportés dans l'espace.

En attachant le bouclier à un contrepoids, positionné vers le soleil, ces restrictions de poids pourraient être contournées, selon la théorie de István Szapudi.

Le bouclier pourrait également être placé plus près de la Terre, ce qui le rendrait plus efficace.

Comment fonctionnerait un bouclier solaire captif ?

Le bouclier solaire serait attaché à un contrepoids par un solide filin de graphène.

Une fois dans l'espace, le contrepoids s'ouvrirait lentement, ce qui lui permettrait de se remplir progressivement de poussière lunaire ou d'astéroïdes qui serviraient de lest.

Le lest étant capturé dans l'espace, il n'aurait pas besoin d'être lancé depuis la Terre.

Agissant comme un contrepoids, il réduirait considérablement le poids du bouclier, selon István Szapudi.

Ensemble, le bouclier et le contrepoids pèseraient environ 318 millions de tonnes métriques, soit 100 fois moins que les modèles non attachés.

Le bouclier lui-même, qui est la partie devant être lancée dans l'espace, ne représenterait qu'environ 32 000 tonnes métriques, soit 1 % du poids.

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Les fusées actuelles sont capables de transporter jusqu'à 45 000 tonnes en orbite terrestre basse.

Pourquoi certains scientifiques sont-ils opposés à la modification du rayonnement solaire ?

Le domaine de la modification du rayonnement solaire englobe d'autres technologies, telles que le rayonnement solaire et le pompage de particules bloquant le soleil dans l'atmosphère terrestre.

Reconnaissant les risques potentiels liés à la modification de l'atmosphère terrestre, István Szapudi estime que les stratégies spatiales sont préférables.

"Compte tenu de la gravité du problème, il convient d'étudier toute voie susceptible d'atténuer partiellement une catastrophe", écrit-il.

Pourtant, tous les scientifiques ne sont pas d'accord.

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Dans un article de 2008 intitulé "20 reasons why geoengineering may be a bad idea" (20 raisons pour lesquelles la géoingénierie pourrait être une mauvaise idée), le climatologue américain, Alan Robock, compare ces technologies à la mise sous assistance respiratoire de la Terre, affirmant que "le remède pourrait être pire que la maladie".

Alan Robock met en garde contre les conséquences inconnues de ces technologies, notamment les effets sur le climat régional, les plantes et l'énergie solaire.

Il note également que le recours aux technologies SRM pourrait entraîner l'abandon des réductions d'émissions de carbone. Cela permettrait à d'autres effets néfastes des gaz à effet de serre, tels que l'acidification des océans, de se poursuivre.

Pour tenir compte de l'imprévisibilité de la géoingénierie, István Szapudi propose "une approche modulaire et réversible" utilisant plusieurs boucliers plus petits, au lieu d'un seul.

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