"Aujourd'hui, le remplacement est la norme" : pourquoi ne pas réparer avant de jeter ?

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Par Cyril Fourneris
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Alors qu'un droit à la réparation est sur le point d'entrer en vigueur en Europe, un professeur néerlandais d'ingénierie de design industriel nous explique les difficultés à réparer un smartphone.

À l'Université de technologie de Delft, le professeur d'ingénierie de design industriel Bas Flipsen et son équipe décortiquent les produits d'aujourd'hui pour imaginer ceux de demain. Il fait des recherches sur nos appareils du quotidien comme nos smartphones pour évaluer leur facilité de démontage et leur recyclabilité. Il étudie également leur obsolescence et l'attitude des consommateurs. Sa démarche s'inscrit dans le contexte d'un nouveau droit à la réparation qui est sur le point d'entrer en vigueur en Europe.

Le casse-tête de la réparation des smartphones

"Prenons l'exemple des smartphones : tout le monde sait que l'écran se casse souvent, mais les batteries tombent également en panne au bout de quelques années," fait remarquer Bas Flipsen, avant de nous montrer des pièces détachées de smartphone. "Nous les avons démontées pour voir si elles sont facilement accessibles," indique-t-il.

"Mais il y a d'autres problèmes comme la face arrière qui se casse, elle est en verre et se brise très facilement ; cette face arrière est très difficile à réparer ou à remplacer car il faut y accéder de haut en bas et démonter toutes les pièces," explique le professeur. "Et quand on a une pièce très fragile à la fin, donc en dessous, vous devez décoller beaucoup d'autres pièces avant de pouvoir accéder à cette pièce," ajoute-t-il.

"Le consommateur doit changer de culture"

"Autre exemple, l'écran : si vous le réparez, il ne fonctionnera pas parce que vous devez également remplacer une puce qui définit qu'il s'agit d'une pièce d'origine," fait remarquer Bas Flipsen.

"Il y a beaucoup de colle sur les bords pour assembler les pièces car les téléphones sont étanches et l'étanchéité signifie qu'il faut coller," indique-t-il. "Si vous voulez le réassembler, vous devez acheter l'autocollant qui contient la colle, il faut l'avoir, mais il est également difficile de recoller tout cela et il faut être très professionnel de ce point de vue," souligne-t-il.

"Il y a peut-être 40 ans, la réparation était la norme ; aujourd'hui, c'est le remplacement qui est la norme," regrette-t-il. "Il y a donc beaucoup à faire pour que cela change," admet-il. "Il est possible de concevoir de la bonne manière, concevoir pour la réparation, concevoir pour le reconditionnement, mais si le consommateur ne change pas un peu de culture, c'est difficile, donc c'est ce que nous devons faire !" assure-t-il.

Journaliste • Cyril Fourneris

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