Budapest est sous le feu des critiques de l’UE pour des atteintes répétées contre l’Etat de droit.
Le Parlement européen réclamait il y a un an le recours à l'article 7 du traité sur le fonctionnement de l'UE contre la Hongrie. Cette procédure pour défendre l'Etat de droit peut entrainer une suspension du vote d'un Etat membre. Aujourd'hui ce sont les gouvernements qui se penchent sur ce dossier. "J'espère que cela va maintenant accélérer le processus car il y a déjà eu beaucoup de dégâts contre la démocratie, l'Etat de droit et les droits fondamentaux", déplore l’eurodéputée libérale Sophie in’t Veld.
Le rapport du Parlement dénonce les changements dans le système électoral, le poids du parti au pouvoir sur les institutions, la corruption systémique et les atteintes à la liberté d'informer. Le coût politique pourrait devenir lourd pour Budapest. "Une nouvelle réglementation qui entrera en vigueur à partir de 2021 fera de l'Etat de droit et de la démocratie des conditions préalables pour obtenir les fonds européens", avertit l'eurodéputée social-démocrate Klara Dobrev.
De son côté la ministre hongroise de la Justice espère un débat sans parti pris. "J'espère qu'il n'y aura pas deux poids deux mesures. J'attends qu'ils (les pays membres) prouvent que cette procédure n'est pas une chasse aux sorcières", affirme Judit Varga. Toutefois l'unanimité est requise pour suspendre un Etat membre et Budapest peut compter sur des alliés.
Brèves de Bruxelles :
- Ursula von der Leyen s’explique
La présidente élue de la Commission européenne s'explique sur la controverse provoquée par l'intitulé d'un portefeuille politique de sa future équipe. Dans une tribune Ursula von der Leyen précise que le titre "protection de notre mode de vie européen" signifie les valeurs telles que la dignité humaine, la liberté, la démocratie et l'Etat de droit.
- Soupçons contre un Commissaire désigné
Le candidat désigné au poste de Commissaire européen chargé de la Justice fait l'objet d'une enquête pour corruption et blanchiment d'argent. Le Belge Didier Reynders est soupçonné d'être intervenu dans une série de marchés publics et d'achats de l'État. L'enquête préliminaire doit déterminer si le dossier doit être transmis ou non au parquet général de Bruxelles.