Corruption au Parlement européen : le juge d’instruction se retire de l'enquête

L'eurodéputée Eva Kaili est poursuivie dans le cadre de l'enquête
L'eurodéputée Eva Kaili est poursuivie dans le cadre de l'enquête Tous droits réservés AP Photo
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Par Maria Psara
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Michel Claise se dessaisit de l’affaire, son fils est associé à un fils d’une personne visée dans l’enquête, selon l’avocat de l’eurodéputé Marc Tarabella.

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Le juge d’instruction belge en charge du scandale de corruption au Parlement européen s’est retiré de l’affaire

L'avocat de l’une des personnes mises en examen, l'eurodéputé Marc Tarabella, explique à Euronews que Michel Claise était partial depuis le début, en raison de ses liens indirects avec l'eurodéputée Marie Arena, dont le nom est mentionné dans le dossier.

"Le fils de M Claise, le juge d'instruction qui est donc en charge de ce dossier, était associé avec le fils d'une autre personne qui est citée dans le dossier. C'est-à-dire le fils de Marie Arena, associé dans une société. Nous avons également découvert que ces sociétés avaient le même comptable qui a été perquisitionné parce qu'il est le comptable d'autres sociétés en lien et ASBL en lien avec M Panzeri (le cerveau présumé de l’affaire)", précise Me Maxime Töller.

"Tous ces éléments-là, mis bout à bout, permettent de supposer qu'on ne peut pas avoir une réelle impartialité quand on est juge, alors qu'on enquête sur des amis ou des proches de son propre fils".

Selon le communiqué officiel du parquet fédéral, Michel Claise a décidé de se retirer de l'affaire "malgré l'absence d'éléments réels permettant de mettre en doute la probité de l'une ou l'autre des parties impliquées, et le travail substantiel qu'il a accompli avec ses enquêteurs dans cette affaire".

Euronews a contacté le parquet fédéral concernant les nouvelles allégations de l'avocat, sans réponse pour le moment.

Mais selon Me Maxime Töller, beaucoup de questions attendent encore des réponses.

"Il va falloir qu'on relise le dossier et voir s'il y a des choses qui n'ont pas été faites de manière consciente ou inconsciente", souligne l’avocat.

Cette information, qui n'a pas été démentie, soulève des interrogations sur l'impartialité de l'enquête qui a mené à la détention provisoire, entre autres, de l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, de son compagnon et assistant parlemantaire, Francesco Giorgi, de l’eurodéputé Marc Tarabella ou encore de l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri. Ce dernier a décidé de collaborer avec la justice belge sous le statut de repenti.

Un autre député européen, Andrea Cozzolino , était lui aussi poursuivi par le parquet. L’Italien s’est rendu lundi à Bruxelles pour répondre aux questions des enquêteurs. Il a été libéré sous condition.

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