OGM ou pas OGM, telle est la question européenne

La Commission européenne propose un cadre pour utiliser les NTG, les nouvelles techniques génomiques
La Commission européenne propose un cadre pour utiliser les NTG, les nouvelles techniques génomiques Tous droits réservés Matthias Schrader/AP2009
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Par Grégoire Lory
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La Commission européenne a présenté mercredi ses propositions pour utiliser et encadrer les NTG, les nouvelles techniques génomiques. Pour les organisations environnementales il s’agit ni plus ni moins d'OGM, sous une autre appellation.

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NTG, c'est le nouveau sigle qui pourrait allumer les passions autour du monde agricoles et de la santé. La Commission européenne a présenté mercredi sa proposition pour autoriser et encadrer ces Nouvelles Techniques Génomiques.

Selon l'institution, ces innovations peuvent permettre de développer des plantes plus résistantes au changement climatique ou aux parasites. En un mot, les NTG peuvent renforcer la sécurité alimentaire et la rendre plus durable, au bénéfice des consommateurs. Et sur ce point le secteur industriel des semenciers rejoint la Commission.

"Nous pouvons être beaucoup plus rapides, nous pouvons être beaucoup plus ciblés et nous pouvons probablement aussi être moins chers", souligne le secrétaire général d’Euroseeds, Garlich von Essen.

"Nous pourrons donc concentrer nos efforts et nous concentrer sur les marchés qui comptent vraiment pour les agriculteurs et les consommateurs".

Le principe de ces nouvelles techniques génomiques est de faire muter les génomes existants d'une variété végétale mais sans apporter de gènes extérieurs à l'espèce. La Commission souligne que cette innovation permettrait par exemple de réduire de moitié l'usage de pesticides.

Mais pour les organisations environnementales, derrière cette nouvelle dénomination se cache des OGM qui n'osent pas dire leur nom.

"Il y a quelques années, la plus haute juridiction d'Europe a rendu un arrêt et a déclaré très clairement que les nouvelles techniques génomiques étaient des OGM, sur le plan juridique, politique et scientifique, tout est réglé", insiste Mute Schimpf, responsable de la campagne alimentation des Amis de la Terre Europe.

"Jusqu'à présent, les recherches sur l'impact de ces techniques sur la nature et sur la santé humaine sont très limitées. Et pour être plus concrète. Si l'on pense aux papillons, aux abeilles et aux pollinisateurs, il n'y a pas vraiment eu de recherches approfondies pour savoir s'ils pouvaient être affectés ou non. Nous pensons qu'avant de les introduire dans la nature, il convient de procéder à des contrôles de sécurité élémentaires", ajoute-t-elle.

Pour les ONG, cette proposition de la Commission supprime les exigences en matière d'étiquetage et les contrôles de sécurité avec pour conséquence un manque de transparence pour les consommateurs et les producteurs.

Le débat est ouvert c'est désormais aux Etats membres et au Parlement européen de donner leur opinion à propos de ces nouvelles technologies.

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