La fatigue de la guerre pousse-t-elle l'Ukraine à négocier ?

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'OTAN à Bruxelles.
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'OTAN à Bruxelles. Tous droits réservés AP Photo/Geert Vanden Wijngaert
Tous droits réservés AP Photo/Geert Vanden Wijngaert
Par Maria PsaraYolaine de Kerchove (traduction)
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Un changement de ton dans les déclarations du secrétaire général de l'OTAN sur l'Ukraine avant le Conseil des Affaires étrangères a lancé une conversation derrière les portes closes de Bruxelles sur ce que pourrait être la fin de la guerre en Ukraine.

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Un changement de ton dans les déclarations du secrétaire général de l'OTAN sur l'Ukraine avant le Conseil des affaires étrangères a lancé une conversation derrière les portes closes de Bruxelles sur ce que pourrait être la fin de la guerre en Ukraine.

Certains analystes pensent que Jens Stoltenberg s'est un peu éloigné de son attitude passée, qui consistait à dire qu'il fallait chercher à défendre l'Ukraine autant que possible.

"Je me suis demandé pourquoi il avait dit que l'Ukraine avait déjà repris 50 % de son territoire. Et je me suis demandé si c'était le signe que peut-être l'OTAN pensait à l'avenir de l'Ukraine.", a déclaré Judy Dempsey, chercheuse à Carnegie Europe et rédactrice en chef de Strategic Europe.

Malgré toutes les assurances officielles sur le maintien du soutien à l'Ukraine, l'Union européenne a du mal à tenir parole, alors que la contre-offensive estivale de l'Ukraine a déçu et que l'attention des dirigeants s'est déplacée vers la guerre entre Israël et le Hamas.

Bien qu'aucun dirigeant européen ne le dise officiellement, on a de plus en plus l'impression que la guerre en Ukraine ne se terminera pas de sitôt. Cela fait-il pression sur l'Ukraine pour qu'elle entame des négociations ?

Après une rencontre entre le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, mercredi à Bruxelles, tous deux ont nié toute pression.

"Je ne vois aucun signe de fatigue chez les membres. Tout le monde est concerné, tout le monde reconnaît les succès des Ukrainiens. Et je suis sûr que les États membres continueront à soutenir l'Ukraine parce qu'il s'agit d'une question existentielle pour nous. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être fatigués", estime Josep Borrell, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères.

Selon l'expert, le vrai problème est que le président Vladimir Poutine ne semble pas pressé de prononcer le mot "négociations". Et à ce stade, il serait extrêmement difficile pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky d'entamer des négociations, surtout si cela devait affecter la souveraineté territoriale du pays.

"Je pense que certains pays européens accepteraient l'échange de terres contre la paix. C'est très compliqué, très politique, très émotionnel. Mais c'est le président Zelensky lui-même qui devrait prendre cette décision. Mais c'est aussi une décision perfide.", ajoute Judy Dempsey.

Le soutien de l'OTAN jouerait un rôle important pour l'avenir de ce conflit. Et la possibilité que l'Ukraine devienne membre de l'Alliance pourrait être cruciale.

Video editor • Vassilis Glynos

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