De fausses informations circulent quant à la date effective de la libération récente de deux otages par les Israéliens. Pour euronews, Sophia Katzenkova a démêlé le vrai du faux.
Les deux otages israéliens récemment libérés ont-ils réellement été libérés il y a plus d’un mois ?
C’est ce qu’affirment certains utilisateurs des réseaux sociaux, affirmant qu’Israël a utilisé cette "libération" pour justifier son attaque contre Rafah.
Nous avons enquêté.
Deux hommes capturés par le Hamas le 7 octobre ont été secourus lundi par l'armée israélienne. Au cours du raid tôt le matin, Israël a mené des frappes aériennes qui, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, ont tué environ 100 personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Les deux hommes libérés, Louis Har et Fernando Marman, avaient été enlevés dans le kibboutz de Nir Yitzak et ont passé 128 jours en captivité.
Mais selon certains utilisateurs des réseaux sociaux, les deux victimes n'ont pas été libérées lors de cet assaut mais ont en fait été secourus par les Forces de défense israéliennes (FDI) il y a plus d'un mois.
Certains ont partagé ce qu'ils prétendent être une capture d'écran d'un article paru dans Haaretz, un journal israélien, qui affirme que les deux otages ont été libérés "lors d'une opération menée par les forces de défense israéliennes le 2 février 2024".
Certains internautes ont tweeté une autre capture d’écran d’un autre article présumé paru, cette fois, dans le Times of Israel, qui affirmerait que l’un des otages, Louis Har, a été sauvé en décembre 2023.
Certains pensent que c'est la preuve qu'Israël a organisé une fausse libération d'otages comme prétexte pour attaquer la ville de Rafah.
Nous avons consulté le site Internet de Haaretz et trouvé l'article original sur les otages libérés. Il est indiqué que les deux hommes ont été libérés le 12 février, la date exacte. Cela signifie que la capture d'écran qui circulait a été falsifiée.
Quant à l'article du Times of Israel, nous pouvons vérifier à l'aide d'un outil appelé Wayback Machine, qui nous montre comment une page Web a été modifiée au fil du temps.
Et comme nous l'avons constaté, lors de la première publication de l'article, le lien faisait bien mention au fait que l'otage était toujours otage. De plus, l'article trafiqué et diffusé sur les réseaux ne correspond pas à la date originale de l'article (le 19 décembre). C'est cela qui a provoqué toute cette confusion en ligne.
Selon Israël, 130 otages se trouvent toujours à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes kidnappées le 7 octobre.