En France, le débat sur l'avenir du Pacte vert ravive de profondes divisions

Les principaux candidats aux élections européennes en France ont débattu sur le Pacte vert européen.
Les principaux candidats aux élections européennes en France ont débattu sur le Pacte vert européen. Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec Tamsin Paternoster
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Cet article a été initialement publié en anglais

Un débat organisé en France sur l'avenir du Pacte vert a ravivé les profondes divisions entre les candidats de la droite et de la gauche.

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Dans un amphithéâtre comble de l'université d'Angers (ouest de la France), les principaux candidats en compétition en vue des prochaines élections européenne du 9 juin ont débattu mardi sur la question de l'environnement.

Il s'agissait du troisième débat de ce type et du premier à être entièrement consacré à la crise climatique.

La plupart des candidats ont affirmé que leur parti s'investissait dans la lutte contre le changement climatique. Mais les partis d'extrême droite et conservateurs se sont opposés frontalement au Pacte vert européen (Green Deal), surfant sur la vague de protestations des agriculteurs qui a secoué l'Europe ces derniers mois. 

Valérie Hayer, chef du parti Renaissance du président Emmanuel Macron, a défendu le Green Deal et proposé un Pacte bleu européen.

"Nous devons protéger les océans, nous devons interdire l'exploitation minière en eaux profondes et lutter contre la pollution plastique. C'est ma proposition que je porterai", a déclaré l'eurodéputée.

Elle a indiqué sur X, anciennement Twitter, que son parti souhaitait abandonner les combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables et de l'énergie nucléaire et protéger les océans grâce à un "pacte bleu".

Vives critiques du Green Deal

Le candidat de gauche et eurodéputé Raphaël Glucksmann a appelé à un protectionnisme écologique européen et a ouvertement exprimé son soutien au développement de l'énergie nucléaire française pour parvenir à un continent net de carbone d'ici 2050 - l'objectif principal du Green Deal signé en 2019.

François-Xavier Bellamy, le candidat de droite représentant Les Républicains, s'est également montré un fervent partisan de l'énergie nucléaire, mais contrairement à ses homologues de gauche, il a affirmé que la recherche technologique et le développement de carburants à faible teneur en carbone étaient la clé de la réduction des émissions plutôt que de la réduction de la consommation.

Une autre candidate de gauche représentant La France Insoumise (LFI), Manon Aubry, également eurodéputée, a déclaré qu'elle était prête à abandonner l'utilisation de certains produits de luxe tels que les yachts pour financer des moyens de transport plus écologiques.

L'eurodéputée verte Marie Toussaint a reproché aux autres candidats de bloquer tout progrès en ce qui concerne les objectifs du Green Deal.

"Ce que vous avez entendu lors de ce débat, ce sont des candidats qui affirment que le changement climatique est important pour eux et qu'ils pensent qu'il est important de continuer à se battre pour l'environnement. Ne vous y trompez pas. Aujourd'hui, le Green Deal est menacé. Menacé parce que la plupart des partis ici présents sapent toute avancée dans la lutte contre le changement climatique et la justice sociale".

Le Rassemblement national grand absent du débat

Grand absent du débat : Jordan Bardella, le chef du parti d'extrême droite, actuellement en tête des sondages en France. Il a préféré envoyer Jean-Philippe Tanguy, vice-président de son parti, qui n'est pas candidat aux élections européennes. M. Tanguy a défendu ce choix : "On ne peut pas mener une campagne électorale en ne rencontrant que des experts (du climat). Jordan Bardella est sur le terrain. Je sais que les autres candidats ne vont pas à la rencontre des électeurs, alors que nous le faisons".

"Je ne suis pas surpris qu'il ne se présente jamais aux débats, car lorsque ce n'est pas son sujet de prédilection, comme l'immigration, il bafouille et bégaie. Il change d'avis tout le temps. Il symbolise ce qu'est l'extrême droite aujourd'hui ", a déclaré Marie Toussaint, eurodéputée verte, à Euronews.

Chaque candidat n'avait que deux minutes et demie pour donner son point de vue sur quatre sujets différents tels que la souveraineté énergétique et l'élimination progressive des voitures diesel, ce qui a limité la confrontation entre les politiciens. Le résultat : une discussion apaisée plutôt qu'un débat animé.

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