Le coordinateur du projet European Virus Archive, très impliqué dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, nous explique comment suite au 11 septembre 2001, l'Europe a jugé nécessaire de se doter de sa propre structure de référence en virologie.
Le projet européen European Virus Archive (EVAg) dont la coordination est assurée à Marseille est né de la nécessité pour l'Europe d'être totalement indépendante dans le domaine de la recherche virologique.
Ce changement de stratégie s'explique notamment par la situation internationale qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001 comme l'explique le professeur Jean-Louis Romette, coordinateur du projet EVA.
"Après le 11 septembre 2001, les centres américains sont réservés aux laboratoires du pays"
"L'accès à des virus de bonne qualité est essentiel pour pouvoir faire une bonne recherche en virologie ; or très longtemps, les seuls centres organisés étaient aux États-Unis," explique Jean-Louis Romette.
"Suite aux attentats du 11 septembre, les États-Unis ont décidé de fermer ces centres, l'accès était réservé aux seuls laboratoires américains et l'Europe s'est trouvée totalement démunie et c'est à cette époque-là que l'on a commencé à prendre conscience de la nécessité de mettre en place en Europe, une structure dédiée," fait-il remarquer.
"À chaque crise sanitaire, on a réagi très rapidement"
"L'importance d'EVA Global a été démontrée lors des différentes crises sanitaires que nous avons dû affronter," souligne le coordinateur du projet.
"On a eu le MERS, Ebola, Zika, la fièvre jaune, la dengue ; maintenant, il y a__ce nouveau coronavirus et à chaque fois, on a répondu présent en réagissant très rapidement pour aider les pays à faire face à ces épidémies," affirme-t-il.
"C'est vrai pour le domaine humain, mais on est aussi capable de le faire pour le domaine vétérinaire et bientôt pour les plantes," précise-t-il.