Une femme en rémission suite à un cancer de l'intestin après 6 mois de traitement

Carrie Downey n'a plus de trace de cancer de l'intestin.
Carrie Downey n'a plus de trace de cancer de l'intestin. Tous droits réservés Swansea Bay University Health Board
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Par Euronews
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le médicament "Dostarlimab" en est encore aux premiers essais pour le traitement d'une forme rare de cancer colorectal.

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Carrie Downey, mère célibataire d'un fils de 17 ans, s'est vue diagnostiquer un cancer de l'intestin il y a un an, mais la voilà en rémission après seulement six mois de traitement avec un nouveau médicament anticancéreux. 

Le médicament, le Dostarlimab, est encore à l'essai et cible une variante spécifique du cancer colorectal où les cellules présentent des anomalies génétiques. Les patients présentent tous une mutation spécifique du gène de réparation des mésappariements (MMR).

Cette anomalie génétique est présente dans 3,5 % à 5 % des cancers du rectum, selon le Swansea Bay University Health Board.

Carrie Downey, âgée de 42 ans, a appris qu'en raison de la localisation de son cancer, elle pourrait se retrouver avec une stomie permanente - une ouverture dans l'abdomen permettant d'évacuer les déchets de l'organisme, lesquels sont recueillis dans un petit sac porté à l'extérieur du corps.

Elle a été adressée au Dr Craig Barrington, oncologue, pour le compte du Centre de cancérologie du sud-ouest du Pays de Galles.

"Il lui a dit quelque chose du genre : "que feriez-vous si je vous disais que nous pourrions obtenir le même résultat, c'est-à-dire aucune preuve de cancer, sans avoir une stomie permanente et une intervention chirurgicale majeure ? " affirme Carrie Downey dans un communiqué.

"Il avait vérifié mes biopsies et savait que j'avais cette mutation rare. Il m'a dit qu'il y avait eu des essais et qu'il était sûr de pouvoir obtenir le financement parce que je répondais aux critères. Il m'a demandé si je souhaitais aller de l'avant", ajoute-t-elle.

Carrie Downey a reçu trois traitements intraveineux (IV) du médicament par semaine pendant six mois, chaque traitement durant environ 30 minutes.

"J'étais fatiguée et j'avais des éruptions cutanées ici et là, mais rien de comparable à la chimiothérapie, à la radiothérapie ou à la chirurgie", se souvient-elle.

La tumeur a rétréci pendant le traitement et, à la fin de la période, il ne restait plus aucune trace de la maladie.

"Nous sommes désormais les premiers au Royaume-Uni et le premier pays au monde, avec l'Italie, à disposer d'une option de traitement de routine", annonce Graig Barrington dans un communiqué.

"Cela ne signifie pas que les patients doivent l'avoir. C'est un outil supplémentaire dans notre boîte à outils, pour ainsi dire. Mais lorsqu'un essai montre une réponse complète à 100 %, il est difficile de s'y opposer".

Un médicament toujours à l'essai, avec des données limitées

Dix patients se sont vus prescrire du Dostarlimab au Pays de Galles, mais son utilisation pour le traitement de ces rares cas de cancer du rectum est encore en cours d'analyse.

Ce médicament, commercialisé par GlaxoSmithKline (GSK) sous le nom de Jemperli, a été approuvé pour la première fois dans l'Union européenne en 2021 pour le traitement du cancer de l'endomètre avancé présentant la même anomalie génétique.

Un petit essai clinique mené aux États-Unis sur 12 patients atteints d'un cancer du rectum et publié dans le New England Journal of Medicine en 2022 a révélé une réponse clinique complète chez tous les patients.

L'étude a conclu que ce type de cancer du rectum (connu sous le nom de "mismatch repair-deficient/microsatellite instability-high" (dMMR/MSI-H)) était "très sensible" au médicament, mais a affirmé qu'"un suivi plus long est nécessaire pour évaluer la durée de la réponse".

D'autres essais sont en cours aux États-Unis, mais il s'agit d'"essais à un seul bras" qui ne sont donc pas randomisés, ce qui a été considéré comme une source d'inquiétude par les autorités américaines en février dernier.

Malgré cela, un comité de la Food and Drug Administration (FDA) a estimé que les données de deux essais à un seul bras seraient "suffisantes pour caractériser les avantages et les risques" de l'utilisation du médicament dans le traitement du cancer du rectum avancé présentant des anomalies génétiques.

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