Pologne : la gauche dépose des projets de loi pour légaliser l'avortement

Le Parlement polonais
Le Parlement polonais Tous droits réservés Czarek Sokolowski/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Christelle Petrongari avec AFP
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La gauche polonaise, dans la coalition qui contrôle le nouveau Parlement élu, a déposé deux projets de loi visant à légaliser le droit à l'avortement, actuellement l'un des plus restrictifs d'Europe, a indiqué mardi une de ses députées.

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L'un des projets de loi "prévoit la légalisation complète du droit à l'interruption de grossesse jusqu'à la 12e semaine de gestation (...) et l'autre dépénalise spécifiquement l'aide à l'avortement", a indiqué la député Anna Maria Zukowska l'AFP.

Les deux propositions de lois ont été déposées lundi au premier jour de la session d'inauguration du nouveau parlement polonais issu des législatives d'octobre.

Deux camps opposés - les populistes nationalistes du PiS jusqu'à présent au pouvoir, et le camp pro-européen mené par l'ex-président du Conseil européen Donald Tusk - revendiquent la victoire à l'issue de ces élections et aspirent à former le gouvernement.

Le parti Droit et Justice (PiS) a en effet remporté le plus grand nombre de sièges au Parlement mais sans possibilité de former une majorité, laquelle se dégage en revanche pour les forces pro-européennes.

Lundi, celles-ci ont fait élire un de leurs chefs de file, Szymon Holownia, au poste du président de la Diète (chambre basse).

La légalisation du droit à l'avortement est inscrite au programme de deux des trois formations pro-européennes, celle de la gauche et celle de la Coalition civique (KO) de Donald Tusk.

La Pologne, un pays de tradition catholique, disposait déjà de l'une des lois les plus restrictives d'Europe en matière d'avortement lorsque la Cour constitutionnelle s'est rangée en 2020 du côté du gouvernement populiste-nationaliste en déclarant les interruptions de grossesse pour malformation fœtale "inconstitutionnelles".

Elles ne sont autorisées qu'en cas de viol ou d'inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger.

La loi anti-IVG permet en théorie aux médecins de pratiquer un avortement si la vie de la femme est en danger, mais dans la pratique elle est tellement restrictive que les médecins ont peur de le faire.

La loi prévoit également jusqu'à trois ans de prison pour quiconque interrompt sa grossesse ou quiconque aide ou incite une femme enceinte à interrompre sa grossesse.

En mars, une activiste polonaise, Justyna Wydrzynska, avait été condamnée par un tribunal de Varsovie à des travaux d'intérêt général pour avoir aidé à un avortement, un cas sans précédent en Pologne.

D'après un sondage réalisé début mars, 83,7% des Polonais sont favorables à une libéralisation de la loi sur l'avortement. Seules 11,5% des personnes interrogées souhaitaient maintenir le statut légal actuel.

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