Des nuages de fumée au-dessus de Jénine, le 3 juillet 2023

Vidéo. À Jénine, l’armée d’Israël lance une opération massive jamais vu depuis vingt ans

Jamais, depuis plus de vingt ans, l’armée israélienne n’avait déployé autant de moyens pour entrer dans Jénine, la ville palestinienne de 50 000 habitants, sous le contrôle théorique de l’Autorité palestinienne. L’équivalent d’une brigade, soit 2 000 hommes, a été engagé dans l’opération qui a débuté dans la nuit de dimanche à lundi.

Jamais, depuis plus de vingt ans, l’armée israélienne n’avait déployé autant de moyens pour entrer dans Jénine, la ville palestinienne de 50 000 habitants, sous le contrôle théorique de l’Autorité palestinienne. L’équivalent d’une brigade, soit 2 000 hommes, a été engagé dans l’opération qui a débuté dans la nuit de dimanche à lundi.

En appui de l’infanterie et d’unités spéciales de police, Israël a envoyé des blindés, précédés de bulldozers qui ont décapé les rues pour neutraliser d’éventuels engins explosifs. L’armée a aussi eu recours à des frappes de drones pour cibler des maisons censées abriter des activistes palestiniens de la Brigade de Jénine. Ces dizaines jeunes, qui refusent toute affiliation politique et ne disposent que d’un armement léger, incarnent depuis deux ans la résistance palestinienne à l’occupation.

Dans cet affrontement déséquilibré, les Palestiniens comptent au moins huit morts et plus de cinquante blessés, dont des civils victimes de tirs ou de bombardements. Jénine est densément peuplé, encore davantage à l’emplacement du camp de réfugiés bâti dans les années 1950.

L’état-major israélien affirme que ses troupes resteront le temps qu’il faudra pour nettoyer les "nids terroristes". Pour les habitants, l’opération rappelle les pires heures du second soulèvement (Intifada). En 2002, les affrontements d’une violence inouïe avaient duré huit jours dans le camp, dont une partie avait été rasée.

S’y ajoute celle de l’extrême droite et des colons les plus radicaux qui font désormais partie du gouvernement de Benjamin Netanyahou. À l’image du suprémaciste juif Itamar ben Gvir, ministre de la Sécurité intérieure, ils réclament une réponse militaire étendue voire une occupation de la Cisjordanie dont ils revendiquent l’annexion.

La décision d’entrer en force à Jénine intervient également le jour d’une nouvelle manifestation contre le gouvernement Netanyahou. Des milliers d’Israéliens ont bloqué hier les accès à l’aéroport international Ben-Gourion pour protester contre une réforme de la Cour suprême qui, selon eux, conduit leur pays vers un régime autoritaire.

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