Redoubler, pour quoi faire ?

Redoubler, pour quoi faire ?
Par Euronews
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Certains estiment que redoubler est une bonne option pour un élève en difficulté. Mais cette pratique est de plus en plus contestée. Que faut-il faire ? Suivre le même programme une deuxième fois ou passer en classe supérieure ? Nous cherchons des réponses en Uruguay, en Hongrie et auprès d’experts en Thaïlande et en France.

L’Uruguay mise sur la prévention

Le gouvernement uruguayen commence à s’interroger sur l’intérêt du redoublement et prend de nouvelles mesures pour l‘éviter avec notamment la création de classes de tutorat et d’activités extrascolaires spécifiques. Il faut dire que le pays fait face à une crise dans l‘éducation : d’après l’Unicef, dans le pays, 19% des élèves redoublent au moins une fois dans leur scolarité. C’est trois fois plus que la moyenne en Amérique latine.

En Hongrie, les enseignants décident seuls

Le Parlement hongrois vient de changer la législation : les professeurs ont de nouveau la possibilité de faire redoubler les enfants dès l‘âge de six ans sans demander l’autorisation des parents. C‘était déjà le cas pendant l‘ère communiste. L’essentiel d’après un pédagogue hongrois est de ne pas humilier l’enfant qui redouble. C’est ce que tente de faire un lycée spécial pour les jeunes qui ont des difficultés particulières. Dans cet établissement, il n’y a pas de note et on peut redoubler sans pression. D’autres spécialistes soulignent eux que le redoublement augmente les risques de décrochage scolaire.

Quels avantages, quels inconvénients ?

Nous vous proposons des regards croisés sur le redoublement. Défenseur de cette pratique, le thaïlandais Sompong Jitradab veut que l’on emploie à bon escient. “On pousse les élèves à passer en classe supérieure,” estime-t-il, “et on se rend compte trop tard – quand ils ont neuf voire douze ans – qu’ils n’ont pas les connaissances de base.” Selon lui, il faut “améliorer la qualité de l’enseignement et non pas faire de la quantité.”
De son côté, le Français Alain Sotto, psychologue et spécialiste des stratégies d’apprentissage, tient à souligner que “le redoublant est en période de danger car la pression s’accroît sur lui de la part des parents et des enseignants. Ce n’est pas dit qu’il sorte de cette année-là sans perdre des plumes,” poursuit-il, “cela peut être aussi le début du décrochage scolaire, c’est un exploit que de réussir son redoublement !” lance-t-il.

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