Espagne : le "fonctionnaire-fantôme" qui lisait Spinoza

Espagne : le "fonctionnaire-fantôme" qui lisait Spinoza
Par Olivier Peguy avec agences
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Un fonctionnaire espagnol, à la retraite, a été condamné à 27 000 euros d’amende. Motif : il ne s’est pas rendu à son bureau pendant 6 ans. C’est le

PUBLICITÉ

Un fonctionnaire espagnol, à la retraite, a été condamné à 27 000 euros d’amende. Motif : il ne s’est pas rendu à son bureau pendant 6 ans.
C’est le quotidien El Mundo qui, jeudi, a rapporté l’information.

Joaquín García, c’est le nom du “fonctionnaire fantôme”, travaillait à la Régie des eaux de la ville de Cadix en Andalousie. En 2004, il a décidé d’abandonner son poste, sans en référer à sa hiérarchie.

Son absentéisme a été découvert en 2010.

Son travail dépendait de la société de traitement des eaux. Nous pensions que c’est elle qui le supervisait, mais ce n‘était pas le cas“, a reconnu Jorge Blas Fernandez, maire de la ville de 1995 à 2015, interrogé par_El Mundo_. Ironie du sort, “nous avons découvert la vérité alors que nous allions lui décerner une distinction pour ses vingt ans de service.

Aujourd’hui, dans l‘équipe municipale, on s‘étonne d’une telle affaire.

C’est quand même incroyable qu’il n’y ait pas eu le moindre contrôle, que pendant toutes ces années, un homme ait pu être ainsi absent sans que personne ne s’en aperçoive, alors même qu’il continuait de percevoir son salaire !Martin Vila, maire-adjoint de Cadix

Travail fictif, rémunération réelle

Car effectivement, le fonctionnaire fantôme continuait de percevoir sa rémunération (37 000 euros brut par an) comme si de rien n‘était.
Au cours du procès, l’homme a affirmé qu’il n’y avait rien à faire à son bureau, mais qu’il n’en avait pas parlé à son employeur, de peur de perdre son poste.

Son avocat ajoute que son client “(subissait) des pressions“ et qu’il avait dû aller consulter un psychologue car il était victime de “harcèlement“.

Mon client se trouvait dans une situation inconfortable. Raison pour laquelle il était suivi par un psychiatre ou plutôt par un psychologue. Il devait prendre un traitement en raison des pressions qui s’exercaient contre lui, car il était victime de harcèlement.Me David Martos, avocat

Fonctionnaire philosophe

Détail original : Joaquín García dit avoir profité de ce temps libre pour étudier les textes du philosophe néerlandais Spinoza.

Sans doute a-t-il lu l’Ethique, un livre qui parle de la servitude de l’homme et des moyens d’accéder à la liberté…

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le Parlement espagnol approuve un projet de loi d'amnistie pour les indépendantistes catalans

Arts : l'ARCO Madrid s'approche pas à pas de la parité

En Catalogne, les protections menstruelles sont désormais gratuites