Le Kazakhstan milite pour le désarmement nucléaire mondial

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Par Daleen Hassan
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Bâtir un monde sans armes nucléaires, c’est l’objectif des Nations Unies qui depuis 2010, organise tous les 29 août, la Journée internationale contre les essais de ce type…

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Bâtir un monde sans armes nucléaires, c’est l’objectif des Nations Unies qui depuis 2010, organise tous les 29 août, la Journée internationale contre les essais de ce type d’armements. Un évènement né grâce à une résolution initiée par le Kazakhstan et c’est justement ce pays qui cette année, a accueilli à Astana, un colloque dédié à cette question. Il s’agissait de marquer cette journée internationale, mais aussi les vingt-cinq ans de la fermeture du polygone d’essais nucléaires de Semipalatinsk en territoire kazakh en 1991.

Elus, experts et ONG du monde entier y ont fait le point sur les progrès en vue d’une dénucléarisation de la planète. “Le défi, indique à la tribune le président du Kazakhstan Nursultan Nazarbayev, c’est que si une guerre nucléaire éclatait et que tout était détruit, ce serait l’apocalypse. Je pense que personne dans le monde ne peut me contredire sur ce point, donc nous sommes optimistes, ajoute-t-il, parce que les gens veulent vivre, élever leurs enfants et leurs petits-enfants et qu’ils ne veulent pas d’une guerre nucléaire. C’est pour cela, dit-il, que de telles conférences et nos initiatives en la matière ont pour objectif d’informer toutes les populations du monde sur ce danger.”

456 essais nucléaires en près d’un demi-siècle

Un danger bien réel au Kazakhstan. 456 tests nucléaires ont été opérés par l’Union soviétique près de la ville de Semipalatinsk de 1949 à 1991. Date à laquelle Nursultan Nazarbayev, déjà au pouvoir, a décidé de fermer le site d’essais. La contamination radioactive de la zone qui persiste sur place a causé des dégâts sur la santé d’un million et demi de personnes.

Pour empêcher de nouveaux ravages, l’ONU tente encore et toujours de mobiliser à l‘échelle de la planète. “La difficulté, souligne Michael Moller, directeur général des Nations Unies à Genève, participant du Forum, c’est que dans notre monde actuel qui est fragmenté, de nombreux Etats détenteurs d’armes nucléaires considèrent qu’elles occupent une place très importante dans leur dispositif et leurs plans de défense. Ils ne veulent pas discuter de désarmement nucléaire à l‘époque actuelle, affirme-t-il, il nous revient à tous de réclamer qu’ils le fassent et c’est ce que nous faisons justement.”

La crainte du terrorisme nucléaire

L’une des menaces actuelles, c’est le terrorisme nucléaire. D’après les spécialistes, il est nécessaire de renforcer les systèmes de protection existants. “Sans doute, ce risque ne conduira pas une véritablement explosion nucléaire, mais conduira sans doute à des incidents ou des accidents nucléaires et donc il y a un très grand danger, estime le général Bernard Norlain, ancien officier dans l’armée de l’air française. C’est la raison pour laquelle cette conférence organisée à Astana a pour but de promouvoir non seulement le désarmement nucléaire mondial, mais dans un premier temps, des mesures qui permettent d‘éradiquer les risques accidentels et de terrorisme.”

ATOM Project Hon. Amb. Karipbek Kuyukov with Kazakh President Nursultan Nazarbayev on Aug. 29 MFA_KZ</a>, <a href="https://twitter.com/AkordaPress">AkordaPresspic.twitter.com/y3cYKfczy0

— The Atom Project (@theatomproject1) 29 août 2016

Le document adopté à la fin de la conférence exhorte notamment les gouvernements à établir des zones dénucléarisées au Moyen-Orient, en Asie du Nord-Est et en Europe. Il rappelle aussi l’importance du projet ATOM. Une campagne internationale lancée par le Kazakhstan en 2012 pour alerter citoyens et décideurs sur la nécessité d’arrêter définitivement les essais d’armes nucléaires.

Cri du coeur

Comme nous l’indique notre reporter Daleen Hassan, “des milliers de Kazakhs portent les traces physiques de décennies d’essais nucléaires, les cas de malformations par exemple sont innombrables.” Une victime en particulier veut prouver par son engagement qu’un monde sans armes de ce genre est possible.

Karipbek Kuyukov, 48 ans, est artiste et ambassadeur honoraire du projet ATOM. Il est né sans bras dans un village près de Semipalatinsk, de parents qui ont été exposés aux radiations. Il a choisi de dédier sa vie et son art à la lutte contre les armes nucléaires et pour lui, leur élimination sera bientôt une réalité.
“Je crois en la vie, en ce que je fais et quand on y croit, la bataille est à moitié gagnée, assure Karipbek Kuyukov.
Je voudrais crier au monde entier autant que je le peux : Réveillez-vous, stop ! lance-t-il avant d’ajouter : Les terroristes ne devraient pas pouvoir mettre la main sur ces armes. Tous ensemble, nous devons atteindre notre objectif, nous devons voter pour un désarmement nucléaire total,” insiste-t-il.

Après avoir hérité il y a vingt-cinq ans, du quatrième arsenal nucléaire mondial, les autorités kazakh ont fait de cette lutte, une caractéristique de l’identité de leur pays.

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