Des navires moins polluants, mais toujours aussi sûrs

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Par Euronews
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Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires sans les rendre moins sûrs ?

Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre des navires sans les rendre moins sûrs ? Nous sommes partis en Croatie sur un chantier naval et dans un laboratoire espagnol pour trouver des réponses. C’est justement tout l’objet du projet de recherche européen Shopera.

Fondé il y a 160 ans en Croatie, Uljanik est l’un des plus anciens chantiers navals au monde. Une industrie qui aujourd’hui, est en plein bouleversement. De nouvelles normes internationales obligent les bateaux à réduire leurs émissions. Reste à savoir comment faire.

“Le plus simple, nous indique Igor Lalović, architecte naval, c’est de réduire la puissance du bateau. Mais dans ce cas, ajoute-t-il, on a un problème de manoeuvrabilité parce que moins le bateau est puissant et moins il est facile à manoeuvrer. (…) En cas de mauvais temps à proximité des côtes, poursuit-il, il ne peut pas lutter contre le courant et le vent, il peut s‘échouer et de fortes vagues peuvent le faire changer de direction, voire le faire chavirer. Il y a un gros risque de perdre des vies humaines,” conclut-il.

Réduire le poids, augmenter le rendement

Sur le chantier, nous découvrons un cargo destiné à transporter 7000 voitures en voie d’achèvement. Ses concepteurs ont transmis ses caractéristiques à des scientifiques qui dans le cadre d’un projet européen Shopera, cherchent comment rendre les navires plus respectueux de l’environnement sans les mettre en danger en amputant leur puissance de propulsion. “On peut augmenter le rendement du moteur en réduisant le poids du bateau grâce à l’installation de matériels innovants par exemple, nous explique Igor Lalović. On peut aussi placer des systèmes de propulsion spéciaux devant l’hélice pour optimiser l’afflux d’eau à l’intérieur et comme cela, on peut aussi réduire les rejets de CO2,” précise-t-il.

Spent the day at the #Uljanik shipyard in #Croatia: this new ship will carry 7000 cars while consuming less fuel pic.twitter.com/JTYyXeoXHZ

— Denis Loctier (@loctier) 26 août 2016

Pour comprendre comment travaillent les scientifiques qui participent au projet Shopera, nous nous rendons dans un centre de recherche hydrodynamique en Espagne (CEHIPAR)

Dans un bassin de 150 mètres de long, les chercheurs analysent le comportement des navires dans différentes conditions de houle. “On peut déterminer si les passagers vont avoir le mal de mer, souligne Adolfo Maron, architecte naval, ingénieur océanique et manager des expérimentations au CEHIPAR, si la structure est assez rigide pour résister aux vagues et si le bateau consommera plus de carburant, dans l’objectif à terme de limiter la pollution.”

Reproduction en bassin

Grâce à ses modèles à l‘échelle et à de capteurs, l‘équipe mesure les mouvements et les forces en cas de tempête pour évaluer la stabilité et la manoeuvrabilité d’un navire donné quand il est soumis à des vagues plus ou moins hautes, pendant plus ou moins longtemps. “Avant de procéder au test, dit Adolfo Maron, on programme les mouvements des volets en utilisant un logiciel spécifique. L’ordinateur contrôle 60 volets qui sont indépendants les uns des autres, ce qui permet de générer différents types de vagues,” conclut-il.

El Canal de Experiencias Hidrodinámicas de El Pardo CEHIPAR hoy 16h en 24h_tve</a>. Una instalación singular. <a href="https://t.co/jnBdhroGWQ">pic.twitter.com/jnBdhroGWQ</a></p>&mdash; Lab24 (lab24_tve) 7 juin 2016

L‘étape suivante, c’est de transposer ces données recueillies sur des maquettes aux navires de taille réelle. Ce qui est loin d‘être évident, reconnaît Apostolos Papanikolaou, coordinateur du projet Shopera et directeur du laboratoire de conception navale à l’Université technique nationale d’Athènes. “Bien sûr, il y a toujours quelques points d’incertitude, mais ils peuvent être réglés grâce à l’expérience des chercheurs, affirme-t-il. Au final, les prévisions que nous faisons concernant les bateaux à grande échelle sont suffisamment fiables pour des applications pratiques,” souligne-t-il.

Ces connaissances nouvelles devraient contribuer à trouver dans le transport maritime, le juste équilibre entre rendement et économie, sécurité et écologie.

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