Excision, mariage forcé : les femmes meurtries de l'Europe

Excision, mariage forcé : les femmes meurtries de l'Europe
Par Euronews
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Le mariage forcé et les mutilations génitales existent aussi sur le sol européen : des centaines de milliers de femmes subissent ces pratiques.

Le mariage forcé et les mutilations génitales féminines sont des pratiques barbares qui n’appartiennent pas qu’au passé ou à d’autres continents. Elles existent aussisur le sol européen556926_EN.pdf. Dans cette édition, nous nous sommes rendus au Royaume-Uni et en Belgique pour recueillir le témoignage de femmes et filles qui ont été soumises à des mutilations génitales ou / et mariées de force dans leur pays d’origine ou en Europe. Elles osent briser le silence tandis que de nombreuses autres ne parviennent pas à s’opposer à leur famille et à leur communauté malgré l’aide d’associations et des autorités locales.

Il y a quelques jours, de nombreux pays célébraient la Journée internationale de la fille initiée par l’ONU. A Insiders, nous pensons également que les fillettes à travers le monde doivent être mises à l’honneur. Mais nous ne pouvons pas ignorer leur détresse.

Dans cette édition, nous évoquons plusieurs formes de violences dont les filles et les jeunes femmes sont malheureusement, encore victimes au XXIe siècle en Europe : les mariages forcés et les mutilations génitales féminines. On ne connaît pas leur ampleur exacte car elle sont pratiquées dans la clandestinité – parfois avant que les victimes n’arrivent en Europe – et souvent avec la participation de leurs parents. Dans tous les cas, les estimations sont alarmantes.

En Europe, un demi-million de femmes ont subi une mutilation génitale

Parlons des mutilations féminines : elles incluent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion de ces organes pour des raisons non médicales. Un demi-million de femmes vivant dans l’Union européenne ont subi une mutilation de ce type et près de 180.000 filles et jeunes femmes sont à risque chaque année.

Evoquons le mariage forcé : en Grande-Bretagne, un pays qui est en avance sur l‘évaluation de cette pratique, près de 1300 cas sont recensés par an. Un sur quatre concerne des jeunes filles mineures.

Les mutilations génitales et le mariage forcé vont parfois de pair. Damon Embling l’a constaté au Royaume-Uni : il a rencontré des victimes de mutilations génitales et des femmes qui ont échappé de justesse à cette pratique qui parfois, peut entraîner la mort.

#droitsdesfemmes Campagne de sensibilisation contre l'excision, l'OMS estime +de 3 millions de nouvelles victimes/an pic.twitter.com/WoAmD2P0Wo

— K▼ZE〒 (@Kozetlapipelete) 19 mai 2015

Mariage forcé, délit spécifique en Belgique

En Belgique, l’un des premiers et rares pays en Europe à avoir pénalisé le mariage forcé en tant que délit spécifique, Valérie Gauriat a parlé avec des femmes concernées. Elles racontent leur calvaire et la difficulté de rompre avec les traditions. Des associations, mais aussi la police sont particulièrement mobilisées sur ces questions dans le pays : elles viennent en aide aux victimes qui souvent, donnent l’alerte quand elles sont victimes d’autres violences.

En France, il existe par exemple, la Fédération GAMS, Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles, des Mariages Forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants. Sa directrice générale Isabelle Gillette-Faye nous répond en interview. Elle souligne le rôle moteur de la France et du Royaume-Uni dans la lutte contre les mutilations génitales féminines pour l’une et le mariage forcé pour l’autre.

Une vague migratoire qui pose une nouvelle fois, la question des droits des femmes

Enfin, quant aux nombreuses migrantes qui sont arrivées en Europe ces derniers mois venant de pays où sont pratiqués les mariages forcés et les mutilations sexuelles féminines, elle estime que c’est l’occasion une nouvelle fois, de penser “la thématique des droits des femmes, la thématique des violences et la façon dont on peut agir pour protéger d‘éventuelles victimes ou de potentielles victimes. Il faut partir des connaissances qu’on a [sur les pays d’origine]… de manière à s’inspirer des messages de prévention et d’information [qui y ont été délivrés] pour les appliquer et les adapter à nos territoires européens.”

Mutilations génitales: l'OMS informe les médecins https://t.co/Qr55ljb3zYpic.twitter.com/w2Rp82kW4h

— RFI (@RFI) 16 mai 2016

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