Un nouvel accord de partenariat UE-Arménie

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L’Union européenne et l’Arménie ont conclu les négociations sur un accord de partenariat complet et renforcé.

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L’Union européenne et l’Arménie ont conclu les négociations sur un accord de partenariat complet et renforcé. Cette étape s’est déroulée cette semaine lors de la visite du président arménien, Serge Sarkissian, à Bruxelles. Toutefois, il faudra attendre le mois de mai pour voir le texte définitivement signé.
Ce document est une façon de relancer le partenariat entre l’Union et Erevan. Lors du sommet de Vilnius en 2013, les autorités arméniennes avaient décidé de ne pas signer l’accord d’Association avec les États membres. Le pays a finalement préféré se tourner vers la Russie et son Union douanière, devenue désormais Union économique eurasiatique. Pour de nombreux observateurs ce revirement est surtout le résultat de fortes pressions de Moscou. La Russie est en effet un partenaire incontournable pour l’Arménie d’un point de vue politique, énergétique mais aussi militaire. Moscou compte différentes bases sur le sol arménien et joue ainsi le rôle d’allier d’Erevan dans le climat de tension avec l’Azerbaïdjan au sujet du Haut-Karabakh.
Le 2 avril prochain se dérouleront aussi des élections législatives en Arménie. Elles marqueront le passage vers une République parlementaire, comme souhaité par les électeurs lors du referendum constitutionnel de 2015.
Lors de son déplacement à Bruxelles, le président arménien, Serge Sarkissian, a répondu aux questions de notre correspondant permanent Andreï Beketov.

Euronews:
« Vous êtes à Bruxelles dans le cadre d’un nouvel accord avec l’Union européenne. S’agit-il d’un pas en arrière ou d’une avancée après l’annulation en 2013 d’un accord d’association avec les Européens? »

Serge Sarkissian:
« Grâce à la bonne volonté des deux parties, cet accord n’est pas très différent du précédent. D’un point de vue politique il n’ y a presque pas de différence. D’un point de vue économique nous devions nous assurer qu’il n’y avait aucune contradiction avec nos engagement vis-à-vis de l’Union économique eurasiatique dont nous sommes membre. »

Euronews:
« Mais la Russie s’est opposée à l’accord d’association avec l’Arménie ou l’Ukraine. Vous avez dû revoir le document pour satisfaire la Russie? »

Serge Sarkissian:
« Depuis le début des négociations nous avons compris que nous pouvions avoir les deux: l’accord d’association avec l’Union européenne et nous voulions aussi davantage d’intégration avec l’Union économique eurasiatique. Les Russes ne nous ont jamais dit que nous ne pouvions pas signer un tel accord. Ils nous ont dit que si nous le souhaitions nous pouvions le faire mais nous pourrions payer le prix du marché mondial en matière d’approvisionnement énergétique. »

Euronews:
« Est-ce que vous voyez l’Union économique eurasiatique devenir le pendant de l’Union européenne? »

Serge Sarkissian:
« Je pense qu’il est trop tôt pour parler d‘équivalence. Je pense qu’il vaut mieux parler de coopération entre les deux blocs. Et nous, notre exemple prouve que c’est possible. »

Euronews:
« Que pouvez-vous offrir à l’Union européenne? Le joueur de foot Henrikh Mkhitaryan est un bon exemple, mais quoi d’autre? »

Serge Sarkissian:
« Nous avons beaucoup de personnalités connues comme Henrikh Mkhitaryan et le joueur d‘échec Levon Aronyan, nous avons des champions olympiques mais nous pouvons être utile à l’Union en exportant nos produits agricoles. Les technologies de l’information se développent très vite en Arménie. Mais avant toute chose nous pouvons être un voisin amical pour les Européens, un voisin stable. »

Euronews:
« L’Arménie s’appuie sur la Russie en matière de sécurité. Allez-vous chercher d’autres alternatives comme l’Otan par exemple? »

Serge Sarkissian:
« Je viens de rencontrer le Secrétaire général de l’Otan. Je l’ai invité à se rendre en Arménie pour célébrer la coopération que nous menons depuis 25 ans. Je ne vois aucune contradiction entre ce partenariat et notre alliance avec la Russie. »

Euronews:
« Dans quelle direction allez-vous emmener la République d’Arménie? Que va-t-elle devenir? »

Serge Sarkissian:
« Elle va devenir très attractive pour tous les Arméniens. Je crois profondément que le système parlementaire est le mode de gouvernance le plus efficace. Il offre de meilleures opportunités en matière de bonne gouvernance. Il offre de meilleures opportunités pour les citoyens et les représentants de la société civile pour participer aux choix du pays. Nous pourrions ainsi créer les conditions pour permettre aux citoyens de moins protester que par le passé. »

Euronews:
« A propos de vous. On ne voit pas pour les élections du mois d’avril le nom de Serge Sarkissian sur la liste du parti au pouvoir, le Parti républicain. Cela signifie que vous quittez la politique? »

Serge Sarkissian:
« Cela veut dire que nous prenons en compte les inquiétudes exprimées par l’opposition. Et cela signifie que nous créons des opportunités pour les jeunes de s’exprimer eux-mêmes en politique. Cela fait 10 ans que je dirige le Parti républicain et je garde cette position. »

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