Le Liban submergé par les déchets : quelles solutions ?

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Par Anelise BorgesMarc Bouchage
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Le Liban croule sous les déchets ménagers depuis des décennies et aucune solution n'a pour l'instant permis de régler cette question devenue critique. La société civile s'organise alors que la solution d'incinération préconisée par les autorités politiques inquiète Greenpeace Liban.

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Le Liban croule sous les déchets ménagers depuis des décennies et aucune solution n'a pour l'instant permis de régler cette question devenue critique. Les décharges côtières ouvertes en urgence ces dernières années sont pleines à craquer. A Bourj Hammoud, les déchets de la capitale terminent le plus souvent directement dans la mer Méditerranée.

Plus au nord, à Tripoli, des bénévoles de l'ONG Environmental Medics ont décidé d'agir à leur niveau en nettoyant eux-même les plages. Salim Kabbara, étudiant en biologie, a créé cette ONG pour provoquer un changement dans les comportements des Libanais. Il reste marqué par sa découverte, l'an dernier, de deux tortues retrouvées mortes. Leurs cadavres contenaient du plastic.

"Le gouvernement ne pourra pas régler ce problème tout seul. Il faut que la population soit informée et qu'elle comprenne que c'est un problème qui nous concerne tous. Quand j'ai commencé, j'étais seul. Aujourd'hui comme vous pouvez le voir, on est nombreux. D'autres villes commencent à nous imiter et font la même chose. L'initiative est devenue nationale et tout le monde nous applaudit", explique le jeune homme.

Face à l'ampleur du problème, les autorités politiques penchent en faveur de la construction d'incinérateurs. C'est le cas du maire de Tripoli Ahmad Qamareddine qui estime que cette solution reste la meilleure malgré les critiques.

"Je ne blâme pas ceux qui sont contre cette idée... Vous savez, si l'incinération n'est pas bien réalisée, elle peut entraîner beaucoup de pollution pour l'environnement. Elle peut causer des cancers et toutes sortes de choses de ce genre. En Europe, les gens ont une mentalité qui fait qu'ils se préoccupent de l'entretien, ils ont la mentalité qui les conduit à faire attention et à se doter de dispositifs de contrôle. Ils prennent cela au sérieux. Malheureusement, au Liban nous fonctionnons différemment. Les gens craignent toujours de mal gérer ce type d'incinérateur car si la pollution est rejetée dans l'atmosphère, ce serait un désastre. Et c'est ce qu'ils craignent. Mais maintenant le gouvernement est en train de résoudre ce problème en faisant venir des gens de l'étranger pour manipuler cet incinérateur ou ce genre de chose et pour s'occuper des filtres afin que la pollution ne se propage pas dans l'air et que tout soit bien sécurisé", explique l'élu de la deuxième ville du Liban.

Au pays du Cèdre, plusieurs voix se sont déjà élevées pour protester contre cette option de l'incinération. C'est le cas Greenpeace Liban. L'organisation de protection de l'environnement estime que cette solution est "la moins adaptée à la nature des déchets libanais, mais aussi la plus coûteuse". Selon elle, la meilleure alternative serait "la réduction du volume des déchets, le tri à la source, le tri secondaire et le recyclage et compost".

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